Madame la présidente, madame la ministre, madame la secrétaire d’État, madame la présidente de la commission, madame la présidente de la délégation aux droits des femmes, madame la rapporteure, madame la rapporteure pour avis, mes chers collègues, treize ans après la création de l’allocation personnalisée d’autonomie par le gouvernement de Lionel Jospin, nous nous apprêtons à examiner un nouveau texte destiné à améliorer la vie des personnes âgées et de leurs familles. Contrairement aux lois de 2001, 2003 ou 2004, ce projet de loi, préparé avec soin par notre collègue Michèle Delaunay et repris de main de maître par Mme la secrétaire d’État, ne se limite pas à la prise en charge de la perte d’autonomie. Il prévoit, bien entendu, des moyens supplémentaires pour le financement de l’APA à domicile et l’amélioration des plans d’aide, attendue par les familles et les professionnels, mais il traduit aussi, et surtout, une approche globale, prospective et positive du vieillissement.
Je n’aurai pas le temps d’aborder l’ensemble des avancées de ce texte d’orientation et de programmation ; aussi insisterai-je sur ce qui me paraît être ses deux grands mérites : la priorité à la prévention et le soutien aux aidants.
Priorité à la prévention, quand il institue une conférence des financeurs chargée de programmer et de coordonner les aides dédiées dans chaque département.
Priorité à la prévention encore, quand il veille à mieux accompagner les travailleurs en fin de carrière, à reconnaître et valoriser l’engagement citoyen des personnes âgées, à former le grand public au repérage des situations de fragilité, à lutter contre l’isolement, la malnutrition, les chutes, l’usage excessif de médicaments et les suicides.
Priorité à la prévention, toujours, quand il renforce les missions des foyers logement – futures « résidences autonomie » – à l’aide d’un forfait dédié, et qu’il sécurise la gestion des résidences services. En cela, le projet de loi ne concerne pas seulement les personnes âgées en perte d’autonomie, ni même les personnes âgées en général, mais toute la société. Il accorde d’ailleurs une reconnaissance à ces millions de proches aidants qui assistent dans leur vie quotidienne un parent, un grand-parent, un conjoint, un frère, une soeur ou un ami. Désormais, ils pourront bénéficier d’un peu de répit, y compris en cas d’hospitalisation, grâce à une aide au financement d’une prise en charge alternative et temporaire de la personne aidée, ainsi qu’à l’expérimentation des prestations de suppléance à domicile – terme que je trouve préférable à celui de « baluchonnage ».
Malgré ces progrès majeurs, certains estiment que les moyens sont insuffisants. C’est vrai : ils sont inférieurs aux besoins, immenses, des personnes âgées ; mais, dans une période où l’argent public est rare, au moins ont-ils le mérite d’exister – on fait avec ce que l’on a ! En outre, la CASA est une recette dynamique, dont le produit sera amené à progresser.
J’entends aussi ceux – souvent les mêmes – qui nous disent que nous ferions les choses à moitié : le maintien à domicile, mais pas les établissements.