Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, madame la rapporteure, mes chers collègues, Alphonse Karr disait que ne pas honorer la vieillesse, c’est démolir la maison où l’on doit coucher le soir. Or cela fait longtemps que nous n’avions pas discuté un texte d’envergure pour la prise en charge de nos aînés. C’est chose faite à présent, et je m’en réjouis. Les chiffres ont été cités à plusieurs reprises, mais je les rappellerai à mon tour : un Français sur quatre aura plus de 60 ans en 2020, et un sur trois en 2060. Nous devons donc aborder ces questions dès maintenant, pour préparer l’avenir avec sérénité.
En parlant d’adaptation de la société au vieillissement, le titre du projet de loi résume bien l’esprit qui a guidé son élaboration, et sur lequel je voudrais revenir à présent. S’adapter, c’est, entre autres, modifier son comportement pour le mettre en accord avec une situation donnée – ici, le vieillissement de notre population. C’est surtout une formidable occasion de changer notre regard sur nos aînés. Cessons de considérer la vieillesse comme un état à part de l’existence, et remettons-la en son coeur, comme cela a déjà été dit. La vieillesse fait partie de notre parcours de vie ; elle doit donc également faire partie de nos projets de vie. Pour réaliser des projets, encore faut-il avoir les moyens de les mener à bien. Et c’est ce que permettra ce projet de loi.
Priorité à la jeunesse et considération pour la vieillesse sont deux conditions indispensables à une société apaisée et harmonieuse. Avec ce texte, le Gouvernement et la majorité témoignent de leur pleine compréhension de cette belle analyse d’une auteure russe : « Si la jeunesse est la plus belle des fleurs, la vieillesse est le plus savoureux des fruits… »