Monsieur le Premier ministre, ce matin, le Gouvernement a revu à la baisse ses prévisions de croissance à 0,4 % cette année contre 1 % prévu initialement. De la même façon, à la fin 2014, les déficits publics seront bien supérieurs à ceux de 2013 !
Alors que pendant deux ans, les ménages et les entreprises ont subi un matraquage fiscal sans précédent, ces derniers chiffres vous mettent au pied du mur. Comment dire aux Français que tous leurs efforts ont été malheureusement inutiles ?
Le pacte de responsabilité, vendu comme le retour de la compétitivité, donc de la croissance, ne sera mis en place qu’en janvier 2015. Or les entreprises ne peuvent plus continuer d’attendre. Il y a urgence !
Je ne prendrai qu’un seul exemple, celui des entreprises des travaux publics et de leurs 400 000 salariés, dont la situation se dégrade de jour en jour face à une commande publique sans cesse en baisse. L’annonce d’une réduction à hauteur de 11 milliards d’euros des dotations de l’État pour les collectivités aggrave leurs inquiétudes. Près de 60 000 emplois sont en danger. Il n’y a plus d’embauches, plus de remplacements pour les départs en retraite, plus d’apprentis : ce sont autant de mauvais signaux pour notre économie.
Monsieur le Premier ministre, il est désormais temps d’agir – que dis-je ? de réagir ! Aujourd’hui, l’absence de cap et de visibilité quant aux grands projets d’infrastructures participe aux destructions massives d’emplois dans tout notre territoire.
Le chômage n’est pas une fatalité si nous nous donnons les moyens d’agir pour nos entreprises en menant une politique volontariste faite de choix économiques réalistes, durables et soutenables.
Mille chômeurs supplémentaires par jour, c’est une situation insoutenable, intolérable. Il faut enfin passer aux actes, monsieur le Premier ministre !