Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 10 septembre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Partage des richesses

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Je vous remercie monsieur le président. Mesdames et messieurs les députés, monsieur le député Gaby Charroux, oui, vous avez raison, la France est un grand pays. Elle est la cinquième puissance économique mondiale et a d’énormes capacités.

Ses travailleurs, ses salariés, ses chercheurs, ses chefs d’entreprise sont prêts à se battre pour faire en sorte que les difficultés que nous traversons, ainsi que celles que traversent ceux qui sont le plus frappés par la crise, que vous avez décrites avec justesse, soient surmontées.

Nous sommes un grand pays. Nous avons des forces : c’est pour cette raison que nous devons avoir confiance en nous. Nous devons réagir, face aux difficultés d’aujourd’hui, si nous voulons redonner un espoir à ceux qui n’ont pas de travail et à ceux qui – petits entrepreneurs, artisans, commerçants – sont au bord de la faillite.

Mais la solution passe-t-elle par l’augmentation des dépenses publiques ? Par l’augmentation du déficit ? Par l’aggravation de la dette ? Vous savez bien que non. Vous savez bien que cette solution n’en est pas une.

Elle peut l’être dans les paroles, elle ne l’est même pas dans votre esprit. Je le sais, car vous êtes rigoureux, y compris dans la gestion des deniers publics. Comment devons-nous faire ? En agissant. C’est ce que nous faisons pour redonner à tous, commerçants, artisans ou entreprises, des marges de manoeuvre.

La marge de manoeuvre, ce n’est pas la même chose que le bénéfice ou que le dividende. C’est ce qui permet d’investir, d’embaucher, et de prendre des initiatives justement pour apporter des réponses et trouver des solutions à ceux qui ont le plus de difficultés.

Non, monsieur le député, nous ne menons pas une politique d’austérité. D’autres pays, plus au sud, malheureusement pour leur population, subissent de telles politiques.

Quand aujourd’hui nous constatons que notre déficit est plus élevé que celui que nous aurions souhaité, parce que la croissance et les recettes fiscales sont trop faibles, nous ne vous disons pas : augmentons les impôts. Nous ne vous disons pas, comme d’autres : baissons, encore plus, les dépenses publiques. Nous savons que cela ne constituerait pas la bonne réponse : ce serait celle de l’austérité.

Non, nous disons : tenons le cap. Le cap de l’entreprise, le cap du travail, le cap du salariat, le cap de l’investissement, le cap des économies. C’est le cap du redressement de la France.

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