Monsieur le ministre, l’été 2014 s’est révélé désastreux pour les producteurs français et l’ensemble des acteurs de la filière, principalement à cause de l’embargo russe, dont les conséquences sont dramatiques.
Je vous ai alerté cet été car, depuis le début de la crise, dans ma seule circonscription, les volumes à l’export ont été divisés par dix. En Provence, 10 000 emplois sont menacés.
Le préfet de région suit ce sujet avec beaucoup d’attention.
Cet embargo est particulièrement préoccupant dans le secteur des fruits et légumes, car le marché est envahi par des produits étrangers et la consommation est atone à cause d’une perte de pouvoir d’achat, et ce bien que les prix soient bas. Les seuls qui gardent encore une marge, c’est encore et toujours la grande distribution.
Monsieur le ministre, nos agriculteurs n’ont pas à souffrir de la politique étrangère de la France, encore moins lorsque celle-ci est dictée par Bruxelles car, soyons honnêtes, la France n’est plus capable de s’affirmer auprès de la Commission européenne.
L’Europe a débloqué 155 millions d’euros pour 2 milliards de pertes : c’est ridicule. Et quelle part pour la France ?
La distribution des aides doit être fondée sur les coûts de revient, sans quoi nous serons encore les plus maltraités, car les coûts horaires en Europe nous pénalisent.
Devant une telle situation, l’État doit se substituer à l’Europe pour sauver son agriculture et l’ensemble de la filière. Vous devez agir à Bruxelles pour sauver notre agriculture. À moyen terme, il est temps de porter avec une volonté farouche le dossier de l’harmonisation des charges et des règlements en Europe. Or la France n’est même pas citée dans le compte rendu de la réunion des ministres européens de l’agriculture qui s’est tenue le 5 septembre.
Quand allez-vous agir ? Les producteurs français et toute la filière attendent beaucoup de votre mobilisation.