Monsieur le ministre, je partage largement votre point de vue sur AQMI mais je ne vous ai pas entendu parler du Maroc : quelle est sa position, sachant par ailleurs que ce pays est le principal fournisseur de cannabis en France ?
S'agissant de l'Iran, vous prônez la négociation, mais que se passera-t-il s'il se dote de l'arme nucléaire dès le printemps prochain, comme le donnent à penser certains indices ? Je ne crois absolument pas à une solution militaire, ni en Iran ni en Syrie. Je crains en revanche un embrasement généralisé. Compte tenu de la ressource pétrolière, des frappes en Iran créeraient des centaines de milliers de chômeurs partout dans le monde. Le gel de la fourniture de pétrole aurait des conséquences inimaginables et risquerait de se propager aux autres pays de la région, dont l'Arabie saoudite. Quel est votre point de vue à ce sujet ?
On comprend bien que le Premier ministre israélien a avancé les élections pour se donner des marges de manoeuvre d'ici le printemps prochain, en vue d'une éventuelle intervention, mais je répète que je ne crois pas du tout à la « solution » militaire. Le sort réservé à Saddam Hussein – dont je m'empresse de dire que je ne le regrette pas – n'a rien réglé en Irak.
Ce que je déplore, c'est que l'on n'entende pas une voix forte de la France, portée par le Président de la République, sur la scène internationale. A l'ONU, il n'a parlé ni de la colonisation que subit la Palestine ni des atteintes au peuple palestinien. Je le regrette. Force m'est d'admettre que la majorité précédente avait posé des actes forts, avec la reconnaissance de la Palestine à l'UNESCO et son accession au statut d'État associé aux Nations Unies. Un recentrage diplomatique et politique de la France sur la question palestinienne, exprimé en termes forts, me semble donc indispensable.