La France est directement visée par les déclarations d'intégristes des pays du Maghreb, et nos compatriotes, au Mali et dans d'autres États de la région, m'ont fait part de leurs graves préoccupations. Pour éviter de mettre en danger la communauté française établie dans les pays considérés, nos responsables politiques doivent, me semble-t-il, éviter tout discours va-t-en-guerre et souligner avec force que, dans la crise qui secoue le Sahel, la France vient en appui logistique, sans avoir l'arrogance ni la prétention de régler le problème à la place des Africains. Sur un plan pratique, a-t-on commencé de concevoir un dispositif d'alerte renforcée rapide pour nos compatriotes résidant dans les pays considérés ? Sur un plan général, ne faut-il pas rendre visible une stratégie de développement de long terme ? L'intervention militaire déstabilisera la sous-région, qui doit bénéficier de coopérations renforcées ; l'appui de la France à l'intégration économique de la région doit être manifeste. Enfin, ne peut-on chercher à obtenir de l'Algérie l'engagement simple que les vannes seront coupées à Tamanrasset, où les principales factions s'approvisionnent en carburant ? Faute de temps, hélas, je ne dirai rien sur l'Iran.