La question relative aux pays du Golfe relève de la politique étrangère, mais elle a des implications évidentes sur notre défense. La stabilité de la région souffre de la forte opposition entre les monarchies sunnites et l'Iran. La politique étrangère de la France tend à limiter cette polarisation pour réduire les risques, mais notre politique de défense doit tenir compte des tensions existantes et de nos engagements dans la région. Notre commission étudiera ces questions.
L'obligation pour la commission de travailler dans des délais très serrés nous incite à aller à l'essentiel. Les militaires sont conscients que nous avons longtemps affiché des ambitions trop élevées par rapport à nos moyens ; la crise financière nous contraint à un exercice de vérité. Les militaires savent que la souveraineté d'un pays est aussi fonction de son indépendance financière et ils sont prêts à contribuer à l'effort collectif. En revanche, ils redoutent des décisions irréfléchies dont le résultat serait de cantonner aux défilés des armées exsangues qu'un saupoudrage de fonds incohérent empêcherait de conduire des opérations. Devant la commission, les militaires font état de leurs difficultés avec beaucoup d'ouverture et de transparence car ils ne se méprennent pas sur le fait que nous avons tous à coeur de sauvegarder un outil important pour la sécurité de la France. Ils souhaitent une réflexion réaliste. Dans ce cadre, mon objectif est que le Livre blanc soit compris par nos compatriotes, qu'il réponde aux menaces auxquelles la France est confrontée et qu'il permette la préservation d'un outil crédible - même si l'on ne peut plus entreprendre aujourd'hui tout ce que nous faisions hier.