Depuis le dernier Livre blanc, un événement considérable s'est produit avec l'adoption du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, dit traité de Lisbonne. Pour la première fois, un traité européen contenait un chapitre consacré à la défense, dont certaines dispositions ont déjà été mises en oeuvre, comme la création du poste de Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Je vous ai dit mon étonnement de l'absence de toute mention de ce traité dans la lettre de mission que le Président de la République vous a adressée. C'est un signe fâcheux qui est envoyé à l'Union européenne, même si un Britannique et un Allemand siègent dans la commission que vous présidez – une présence dont les autres pays européens pourraient d'ailleurs prendre ombrage puisqu'ils n'ont pas reçu semblable invitation. Comment corriger cela ? La France doit être allante dans le domaine de la défense européenne. Après que le précédent Premier ministre m'avait confié une mission sur ce sujet, je m'étais rendu compte que nos partenaires souhaitent une initiative de la France. Mais, au lieu de lancer l'impulsion politique attendue de nous, nous donnons l'impression de ne vouloir travailler qu'avec un partenaire et demi - l'Allemagne n'étant pas très active sur le terrain militaire si ce n'est dans la fabrication d'équipements. Comment corriger cela ? Et comment stimuler le développement de la défense européenne ?