Intervention de Philippe Folliot

Réunion du 4 octobre 2012 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Folliot :

J'insiste pour commencer sur la nécessité de préserver l'esprit qui, jusqu'à ce jour, a régné au sein de notre Commission. Chacun doit pouvoir continuer de s'exprimer dans l'ordre et dans le respect mutuel.

Je me félicite du calendrier retenu. Il est bon que l'on commence par rédiger un Livre blanc, prélude à l'élaboration d'une loi de programmation militaire, elle-même suivie du vote des budgets ; cette chronologie indispensable n'a pas toujours été suivie. Est-il prévu que, comme ce fut le cas pour le précédent Livre blanc, les formations politiques représentées au Parlement soient entendues es qualités ? Le Livre blanc est élaboré dans un contexte de forte contrainte financière que l'on ne peut feindre d'ignorer : il ne servirait à rien d'élucubrer sans que les orientations définies puissent ensuite être appliquées. L'heure des choix se profile donc, et le premier est de déterminer si la France se positionne comme une puissance régionale ou comme une puissance globale ; qu'en pensez-vous ?

Par ailleurs, la mondialisation à l'oeuvre se traduira forcément par une maritimisation. Il faudra nourrir, dans un avenir proche, entre 9 et 10 milliards d'êtres humains, garantir l'accès à l'eau et l'accès à l'énergie. Aucun de ces défis ne peut être relevé sans une exploitation raisonnable et raisonnée des mers et des océans. Le Livre blanc peut d'autant moins faire abstraction de cette donnée que la France a pour atout d'avoir le deuxième domaine maritime mondial, étendu sur 11 millions de kilomètres carrés. L'enjeu est donc considérable pour notre pays, seul État dont le domaine maritime est réparti entre trois océans, autour de quatre continents. À cela s'ajoute la nécessité de protéger la souveraineté française tant aux DOM-COM que sur les terres australes et antarctiques françaises (TAAF). On sait que la propriété des îles Senkaku est revendiquée en ce moment par la Chine, le Japon, Taiwan et la Corée ; qu'adviendrait-il si le Mexique avait soudainement des prétentions sur l'îlot de Clipperton, les Mauriciens sur l'île Tromelin, et l'Australie ou la Nouvelle-Zélande des visées sur les îles Kerguelen ? N'est-ce pas là un enjeu auquel nous devons nous préparer, ou au moins réfléchir ?

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