Pour assurer la sécurité de notre domaine maritime sans réduire notre marine et considérant la faiblesse relative des menaces – pénétration illégale de nos zones de pêche et piratage – ne faudrait-il pas redimensionner nos unités navales ? Point n'est besoin d'une frégate pour chasser des pêcheurs hors de nos eaux. Je sais que DCNS a travaillé à l'élaboration d'un bateau anti-piraterie, beaucoup plus petit et mobilisant moins d'hommes. Cette piste ne devrait-elle pas être suivie ?
Par ailleurs j'aimerais savoir quelle place la commission du Livre blanc accordera à la lutte contre la cybercriminalité, enjeu crucial. Si peu de pays peuvent se doter d'armes nucléaires ou de forces projetables, tous peuvent procéder à des cyberattaques, tout comme le peuvent des terroristes, des groupes industriels concurrents des nôtres, mais aussi de simples particuliers - plus de 10 millions de Français ont ainsi été victimes d'escroqueries par ce biais en 2011. Il en va de la préservation de nos intérêts nationaux ; chacun peut imaginer les conséquences redoutables que pourrait avoir une attaque électronique de grande envergure contre nos réseaux d'approvisionnement en énergie, ou visant à s'approprier des données confidentielles. Cette piste de recherche est d'autant plus utile que la France se positionnerait ainsi sur le marché, appelé à fortement se développer, de la protection des données. Nos forces sont dépendantes du GPS américain ; il serait dommage qu'une nouvelle fois nous devenions dépendants de systèmes de cyberdéfense sur lesquels nous n'aurions pas la main et qui n'auraient pas été pensés par la recherche française. La commission du Livre blanc peut-elle recommander de flécher des crédits vers ce type de recherches utiles à la fois pour la défense et pour le civil ?