Intervention de Bruno Léchevin

Réunion du 11 septembre 2014 à 10h00
Commission spéciale pour l'examen du projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte

Bruno Léchevin, président de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie :

C'est toute la question des effets pervers des mesures adoptées.

La rénovation des bâtiments représente aussi un enjeu considérable, dont dépend la réalisation de nos objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et de baisse de consommation. La situation n'est pas florissante, mais elle devrait s'améliorer grâce à la dynamique initiée depuis un an et aux mesures fiscales annoncées cet été. Il faut simplifier la jungle des aides. Les dispositions et les outils existent, à commencer par les plateformes territoriales de la rénovation énergétique et le service public de l'efficacité énergétique que j'ai déjà cités.

Ce chantier de longue haleine nous engage pour dix, vingt, voire trente ans : l'objectif est d'arriver à 500 000 logements rénovés en 2017. Il y a une volonté politique et un engagement de tous les acteurs, dont l'ADEME qui en a fait l'une de ses priorités et qui agit avec ses partenaires, les collectivités territoriales et les autres opérateurs de l'État.

Madame Duflot, nous avons fait une étude sur les modes de vie, résumée en huit pages que je vais vous envoyer. Elle démontre que la transition énergétique – et la baisse de la consommation d'énergie qui y est associée – doit se faire sans dégrader les modes de vie. Comment pourrait-il en être autrement ? Comment mobiliser une société en lui promettant une dégradation de son mode de vie et en la plaçant dans une perspective de décroissance ? Ce n'est pas envisageable. La transition énergétique n'a de sens que si elle est désirable, et nous devons la rendre telle grâce à nos préconisations.

Nous sommes optimistes parce que nos scénarios n'intègrent pas le bénéfice d'éventuelles ruptures technologiques et retiennent des rythmes de croissance tout à fait réalistes. Si nous parvenons à mobiliser nos concitoyens et à rendre cette transition énergétique désirable, souhaitable et réalisable, nous démontrerons qu'il est possible de construire une société différente qui crée de l'emploi parce qu'innovante et inventive. Une croissance économique plus forte n'implique pas forcément une augmentation de la consommation d'énergie : au cours des dernières années, l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont enregistré une croissance – faible, certes, en raison de la crise économique – tout en abaissant leur consommation d'énergie, ce qui montre une absence de corrélation entre ces deux paramètres.

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