Monsieur Le Déaut, c'est vrai, l'utilisation intermittente des réseaux soulève un débat de nature civique. Les Français sont habitués à ce que les opérateurs fournissent l'électricité autant qu'ils en ont besoin et au moment où ils le souhaitent. Sont-ils prêts à s'adapter à des systèmes qui les conduiraient à gérer partiellement leur vie en fonction de la disponibilité du courant ? Je l'ignore. Une expérience de ce type se déroule en Bretagne. Si elle donne des résultats, il faut savoir que seuls quelques milliers de volontaires y participent sur 1,5 à 2 millions d'abonnés. Le débat mérite d'être lancé. Il a existé, par le passé, des incitations : heures creuses, heures pleines, pointe mobile, etc. Elles sont en voie de disparition. En revanche, les discours incitant les occupants à ne chauffer leur logement qu'en leur présence étaient contre-productifs puisqu'ils ne faisaient qu'élever encore les pointes de consommation, le matin et le soir.
S'agissant de l'éducation aux économies d'énergie, je rappelle qu'il existe déjà des agences locales de l'énergie dont le rôle est de conseiller les consommateurs. Il est vrai toutefois que, comme je l'ai dit à M. Bruno Léchevin, président de l'ADEME, trop souvent, ces agences attendent de manière statique la venue du consommateur qui se sent concerné et qui n'est pas nécessairement celui qui a le plus de besoins en la matière. C'est pourquoi – c'est le président du syndicat départemental d'énergie qui parle – les Côtes-d'Armor ont décidé l'achat d'un camion d'exposition qui se positionnera à l'entrée des marchés et des foires pour aller au-devant des consommateurs.