Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 16 septembre 2014 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration

Manuel Valls, Premier ministre :

Pourtant, c’est ce que je fais aujourd’hui, en me présentant devant vous. Avec le Président de la République, nous avons fait ce choix exigeant, dès la constitution du nouveau gouvernement. Car la clarification apportée au sein de l’exécutif devait trouver sa traduction ici même, à l’Assemblée nationale, par respect à votre égard, par respect pour le peuple français, par respect de l’éthique de responsabilité qui m’anime.

Dans ce moment de vérité pour la France, je viens avec mon équipe gouvernementale rechercher votre confiance pour poursuivre notre action, et cela compte tenu de l’évolution exceptionnelle de la conjoncture économique européenne. Elle se caractérise par une croissance faible et un risque de déflation inquiétant qui remet en cause nos prévisions les plus raisonnables – j’y reviendrai. Voila l’exigence que je me suis fixée : la clarté, la cohérence et la vérité vis-à-vis du Parlement et donc des Français. Voilà pourquoi le vote de confiance d’aujourd’hui n’est pas un vote banal. C’est un vote déterminant qui engage chacun d’entre nous.

La gauche gouverne depuis le 6 mai 2012 (« Hélas ! » sur plusieurs bancs du groupe UMP), depuis que les Français ont, par leur suffrage, porté à la tête de l’État François Hollande et lui ont donné une majorité, notre majorité. Oui, nous gouvernons ! C’est un honneur et c’est une immense responsabilité. L’importance du moment nous oblige tous ici à nous hisser à la hauteur des événements.

Le contexte international est rempli de menaces. La crise en Ukraine et les tensions avec la Russie ramènent l’Europe aux heures de la guerre froide. Cet été, la guerre à Gaza a repoussé encore plus loin les perspectives de paix entre Israéliens et Palestiniens. En Afrique de l’Ouest, les ravages d’Ebola éreintent des États déjà fragiles. Et la Méditerranée est toujours un cimetière pour des milliers de migrants.

Mais le monde est d’abord confronté à une menace terroriste dont l’ampleur et l’évolution sont inédites. Aujourd’hui même, en Syrie et en Irak, les groupuscules éclatés d’hier sont en passe de s’accaparer des États et l’ensemble des moyens qui vont avec, dans le seul but de démultiplier leur capacité d’action et leur logique de terreur.

Au moment où je vous parle, 930 Français ou résidents sur notre territoire sont impliqués dans le terrorisme en Syrie et en Irak. Ils représentent, vous le savez, une menace majeure pour la France.

La France – le chef de l’État, sa diplomatie, ses armées – est pleinement mobilisée pour répondre à ce défi de sécurité qui est certainement le plus grand de ce début de XXIe siècle. Elle assume totalement ses responsabilités, celles que l’histoire lui a données, celles d’un membre permanent du Conseil de sécurité. Elle porte assistance aux chrétiens d’Orient et aux minorités victimes de la terreur. Elle travaille à une riposte globale sur le plan intérieur, comme sur le plan extérieur. C’est l’enjeu du plan de lutte contre les filières djihadistes qui vous est présenté en ce moment. C’est aussi l’un des enjeux de la conférence sur l’Irak, organisée hier à Paris. Dans ces moments, face à ces menaces, sur ces sujets, l’unité nationale s’impose. Je ne doute pas un seul instant qu’elle sera au rendez-vous.

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