Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 16 septembre 2014 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration

Manuel Valls, Premier ministre :

Mesdames, messieurs les députés, il est d’usage que le Premier ministre réponde aux différents orateurs.

Je vous remercie tous de votre participation à ce débat démocratique. En effet, et je m’adresse ici tant au président de l’Assemblée nationale qu’à chacun d’entre vous, il est bon que le Parlement soit le coeur de notre démocratie, et cette confrontation d’idées le permet, grâce au relais des médias – chaînes parlementaires ou chaînes d’information, journalistes – et des réseaux sociaux. C’est important qu’à un moment comme celui-ci les Français soient attentifs à ce qui se passe à l’Assemblée nationale et au Sénat, où M. Laurent Fabius a lu le discours que j’ai prononcé voilà quelques instants.

C’est l’occasion de nous présenter devant les Français, chacun avec nos arguments. Un sujet a ainsi été abordé au cours du débat – M. Le Roux, M. Jacob y ont fait référence, avec leurs propres convictions –, celui du bilan. Lors du discours de politique générale que j’ai prononcé au mois d’avril, mais aussi voilà quelques instants, j’ai essayé, et je continuerai de le faire ainsi que cela m’est arrivé à plusieurs reprises dans cet hémicycle, de rappeler la responsabilité de chacun dans les difficultés de la France.

Nous avons laissé filer durant des années, près de quarante ans, le déficit et la dette, utilisés comme une solution de facilité. Nous nous sommes habitués à un chômage de masse dans notre pays. L’impôt, de la même manière, a été utilisé comme une facilité. Depuis dix ans, j’ai rappelé les chiffres voilà quelques instants, la compétitivité de nos entreprises a perdu beaucoup de terrain par rapport à celles de nos principaux concurrents.

Ainsi que mon prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, le rappelait voilà quelques jours, et j’avais également eu l’occasion de le souligner, cette majorité aurait dû présenter aux Français, dès l’été 2012, après l’élection présidentielle et les élections législatives, l’état réel dans lequel se trouvait le pays. Nous aurions dû évoquer la faible croissance, le déficit public important, le déficit du commerce extérieur, la compétitivité de nos entreprises ; nous aurions dû non seulement indiquer les difficultés de notre pays, mais aussi souligner les fractures culturelles, sociales, territoriales que nous avons trouvées.

Pour notre part, nous assumons nos responsabilités, nos réussites et nos erreurs depuis deux ans ; c’est ainsi, me semble-t-il, que l’on fait grandir la démocratie. Cependant, mesdames et messieurs les députés de l’opposition, qui avez gouverné le pays pendant dix ans, vous ne pouvez pas, dans un débat démocratique, devant les Français, vous abstraire de vos propres responsabilités.

Certes, vous avez eu à subir des crises, telle que la crise financière de 2008. Cependant, au début des années 2000, quand l’Allemagne de Gerhard Schröder, après avoir décidé de mener des réformes courageuses et en même temps très difficiles, a demandé à la Commission européenne l’autorisation de laisser filer son déficit, la France a, certes, fait la même demande mais elle n’a pas réformé. Vous n’avez réformé ni l’État ni les collectivités territoriales, et vous n’avez pas non plus musclé notre appareil de production.

1 commentaire :

Le 17/09/2014 à 11:53, laïc a dit :

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"Je vous remercie tous de votre participation à ce débat démocratique"

Un débat n'est pas démocratique s'il n'est suivi par un référendum, car cela obligera le peuple à la parole. Sinon c'est un débat entre oligarques, et peut-on dire que 10 oligarques qui discutent entre eux tiennent un débat démocratique, même s'ils sont filmés par les caméras de la télé ?

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