Monsieur le ministre, vous avez affirmé votre intention de tenir bon sur les accords de libre-échange. Je me permets de revenir sur ceux de Singapour et du Canada, qui doivent être finalisés avant la fin de l'année. Pour avoir suivi celui du Canada de très près, je peux vous dire qu'il est le résultat de pressions exercées par de grands groupes français sous la présidence française, et que les études d'impact, quand elles existent, ont été bâclées. Pourtant, rien n'a été changé dans le mandat de négociation confié aux négociateurs. J'ai de vraies inquiétudes pour ces deux accords, ne voyant pas comment vous pourriez les réorienter en urgence. Les exigences sanitaires et environnementales du Canada me font doucement sourire et les ministres de gouvernements précédents avaient déjà parlé de compensations financières pour certaines filières françaises – l'agriculture, la pêche, l'automobile – ainsi que pour l'outre-mer, qui sera touché à travers Saint-Pierre-et-Miquelon. Je veux bien croire que, dans les futurs accords, la France aura un autre poids, mais comment fait-on pour ceux dont les derniers rounds de négociation sont achevés et dont la signature est prévue avant la fin de l'année ? Redonnez-moi un peu d'espoir, s'il vous plaît – ou alors, le juste échange, c'est pour les prochaines négociations ?