Intervention de Bérengère Poletti

Séance en hémicycle du 17 septembre 2014 à 15h00
Adaptation de la société au vieillissement — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBérengère Poletti :

Le sujet le méritait amplement. Adapter notre société au vieillissement de la population, améliorer le soutien de la puissance publique aux personnes âgées dépendantes, voilà des préoccupations aussi nobles qu’indispensables et que nous partageons tous.

Ce texte comporte un certain nombre de mesures intéressantes, et nous le reconnaissons.

J’avais annoncé en début de discussion, que nos critiques seraient fonction de la manière dont ce projet serait présenté. Pour ceux, ou celle, qui voudraient nous faire croire qu’il s’agit du grand texte sur la prise en charge de la dépendance, tant attendu et annoncé – mardi dernier, nous avons assisté à un numéro un peu surréaliste de Mme Touraine sur ce thème – je réponds « Mensonges » !

Les Français s’en rendront vite compte. Il s’agit d’un simple texte technique, qui comporte quelques avancées certes, mais ne nous berçons pas d’illusion : une fois qu’il sera définitivement adopté, il faudra très vite rouvrir le dossier si on veut répondre aux difficultés réelles de nos concitoyens.

Avec seulement 645 millions d’euros de mesures nouvelles, financées qui plus est par une taxe sur les retraites détournée de son objectif initial, quand une politique publique coûte vingt-deux milliards, dont plus de cinq milliards pour la seule APA que les départements peinent déjà à financer, et alors même que toutes les projections nous apprennent que le coût de cette politique publique ne va faire qu’augmenter, il vaut mieux rester modeste. Vous l’avez d’ailleurs été, madame Rossignol.

De fait, les ambitions que vous affichez ne sont pas financées : vous nous proposez un moteur de solex dans une carrosserie de berline !

Le miroir aux alouettes ne fera pas illusion bien longtemps, faute de répondre aux difficultés des familles, qui se sentent abandonnées. Comment financer l’accueil en maison de retraite d’un parent dépendant quand le coût d’un séjour en EHPAD est en moyenne deux fois plus élevé que la pension de retraite de la plupart de nos concitoyens ? Les nombreuses familles contraintes de bricoler pour tenter de résoudre cette équation douloureuse attendaient de nous des solutions : leur déception sera à la mesure de leurs espérances.

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