J’écoute avec attention ce qui est dit. Il y a quelques mois, à l’Assemblée nationale, une délégation libanaise a été invitée, à quelques mètres d’ici. Si la loi était appliquée, comment aurions-nous pu permettre que dans cette délégation, plusieurs membres du Hezbollah, mouvement terroriste, aient été accueillis à l’Assemblée nationale ?
J’ai écrit immédiatement au Président de l’Assemblée nationale, qui m’a répondu qu’il y avait eu une erreur. C’était une délégation libanaise, mais on sait qu’au sein du gouvernement libanais, aujourd’hui, on compte huit ministres du Hezbollah, d’un mouvement terroriste.
Si nous n’arrivons pas à adresser un message clair à nos compatriotes, nous faisons le lit des extrêmes et du Front national. C’est là le fond de la question. Le Front national a obtenu près de 25 % aux dernières élections. Si un amendement aussi simple, aussi clair, aussi évident pour tout le monde ne peut être voté, les gens vont dire : « Ce n’est pas possible ! »
Vous savez, il y a un an et quelques mois, j’étais dans une autre vie. Je suis chef d’entreprise. C’est un peu un hasard de la vie qui a fait que je me retrouve aujourd’hui parmi vous – avec beaucoup de fierté, parce que c’est un immense honneur que d’être député de la République. Je côtoie tous les jours des gens de tous bords : ils n’en peuvent plus, de la politique. Ils ont l’impression que c’est blanc bonnet et bonnet blanc et ne s’y retrouvent pas. Il faut leur adresser des messages clairs. A-t-on, oui ou non, le droit en France d’exhiber des drapeaux de mouvements terroristes ? La réponse est non. De même, on n’aurait jamais dû recevoir au sein de cet hémicycle une délégation du Hezbollah. De même – je ne sais pas si nous avons des élus des Verts ici – mais jamais une délégation du Hezbollah aurait-elle dû être invitée il y a quelques années à une université d’été des Verts.
Ce sont des attitudes absolument intolérables, inqualifiables. Si jamais des erreurs ont été commises, c’est le moment de les réparer.