Intervention de Daniel Fasquelle

Réunion du 17 septembre 2014 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDaniel Fasquelle :

Merci pour votre exposé, monsieur le ministre. Vous avez déclaré récemment : « La France souffre de deux problèmes spécifiques et endémiques : notre compétitivité, particulièrement dégradée, et notre déficit budgétaire. » Nous pouvons être d'accord sur ce point. Vous avez dit également : « On n'est pas allé assez loin ni assez fort les deux premières années. » En quoi votre action ira-t-elle plus loin et plus fort que celle des deux gouvernements précédents, que vous avez conseillés ? En d'autres termes, qu'allez-vous faire dans les deux ans et demi qui viennent que vous n'avez pas fait au cours des deux ans et demi qui viennent de s'écouler ? Je relève d'ailleurs une contradiction avec ces déclarations : vous venez de prôner devant nous la stabilité. Il faudrait savoir : devons-nous rester dans un cadre stable ? Convient-il, au contraire, d'aller plus vite et plus fort ? Si oui, dans quels domaines, dans quelle direction et comment ?

De plus, à la suite du discours de politique générale du Premier ministre hier, ne craignez-vous pas qu'un grand coup de frein soit donné aux réformes dont notre pays a besoin ? En effet, de fortes réticences à l'égard des réformes s'expriment au sein de la majorité, et il faut calmer les frondeurs. Certains sujets semblent à nouveau tabous. Vous aviez courageusement rouvert le débat sur les 35 heures, mais il a été vite refermé. On ne comprend d'ailleurs plus rien à la position de la majorité en la matière. Vous avez abordé la question de l'ouverture des commerces le dimanche, mais pas celle des retraites ni celle des seuils. Vous venez d'évoquer celle du droit du travail, mais pour mieux clore le dossier. La stabilité que vous prônez sera en réalité de l'immobilisme, à moins que vous ne nous démontriez le contraire.

Enfin, vous avez parlé de « mauvaise dépense publique ». Pourriez-vous nous en donner des exemples concrets ? Vous vous êtes fixé l'objectif de réaliser 50 milliards d'euros d'économies, mais l'État est en train de se défausser du problème, notamment sur les collectivités territoriales. Pour ma part, je suis très inquiet de la baisse des dotations aux collectivités : elle aura des conséquences directes sur l'investissement public en France, qui se font déjà sentir et vont aller en s'amplifiant. Les opérateurs sur le terrain, en particulier les entreprises de bâtiment et de travaux publics, voient leurs commandes diminuer, les communes n'ayant pas d'autre choix que de tailler dans leurs investissements, si elles ne veulent pas augmenter les impôts. Quelle est votre analyse sur ce point, en tant que ministre de l'économie ? Pouvez-vous mettre un terme à la baisse des dotations aux collectivités, qui nuit aux investissements dont notre pays a besoin ?

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