Intervention de Catherine Troallic

Réunion du 17 septembre 2014 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Troallic :

Monsieur le ministre, à propos de la réforme des professions réglementées, vous avez apporté cet après-midi des réponses claires, mais générales. J'aimerais donc revenir sur le cas particulier des pharmaciens, au sujet duquel j'ai été interpellée, comme plusieurs de mes collègues.

Le rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) a fait l'effet d'un chiffon rouge. Il n'était pas censé être publié, mais le secret a été éventé dans la presse et le texte a circulé au sein des différents ordres concernés. C'est bien regrettable, mais il est plus regrettable encore que ce corps d'inspection y commette de telles approximations, se trompant par exemple sur le taux de TVA applicable aux médicaments non remboursables, ce qui discrédite son analyse des prix des médicaments. S'agissant des pharmaciens, l'IGF entend faire sauter tous les verrous, en autorisant tous les types de distributeurs à vendre les produits d'automédication, en instaurant une liberté d'installation totale, en supprimant le numerus clausus dans les études de pharmacie et en ouvrant aux investisseurs le capital des officines.

On nous présente ces propositions comme un outil de croissance, un moyen de faire gagner du pouvoir d'achat à nos concitoyens ; mais attention, les médicaments, même dits de confort, ne sont pas des marchandises comme les autres. L'ouverture totale risque d'entraîner une surconsommation, avec tous les effets délétères sur la santé que cela comporte. Et qu'en sera-t-il de la dispensation ? Sans parler de l'avenir des pharmacies implantées dans nos quartiers.

Quel est votre point de vue sur ce rapport ?

Vous avez annoncé votre intention de travailler sur les professions juridiques avec la garde des sceaux. Comptez-vous faire de même avec la ministre de la santé pour les professions de santé ? Ce serait une bonne chose, car le bien-être et la santé de nos concitoyens doivent primer sur les considérations économiques et commerciales.

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