Intervention de Martine Faure

Réunion du 17 septembre 2014 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Faure :

Madame la ministre, au nom du groupe socialiste, je vous félicite pour cette récente nomination au poste de ministre de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Je vous adresse mes voeux de réussite dans votre mission au service de nos élèves, de leurs familles et de l'école.

Comme l'a rappelé le Premier ministre hier lors de son discours de politique générale, la priorité à l'éducation est réaffirmée par notre majorité, afin d'accompagner chaque élève vers sa réussite. Grâce à la mobilisation et à l'engagement des équipes éducatives, des élus locaux et des parents d'élèves, la rentrée scolaire 2014 a été réussie. Certes, beaucoup de conditions étaient réunies pour cela : renforcement des effectifs des enseignants, amélioration de leur formation, généralisation des rythmes scolaires et attachement particulier donné à l'éducation prioritaire.

Cette rentrée ambitieuse traduit le résultat de choix budgétaires forts et déterminés : 4 500 nouveaux enseignants supplémentaires oeuvrent aux côtés des élèves. La refondation de l'école de la République se joue maintenant dans les classes et dans chaque établissement. Par le dialogue, l'ouverture et la transparence, chacun des acteurs de l'école trouve sa place et veille à un accueil, un encadrement, un enseignement amélioré pour tous les élèves. Les conditions de travail des enseignants se sont détériorées ces dernières années et il nous faudra y remédier, mais cela demande du temps.

La loi pour la refondation de l'école a posé les premières pierres de ces évolutions : le dispositif « plus de maîtres que de classes » ; la mise en place d'une réelle formation professionnalisante des enseignants ; le chantier des métiers qui s'adresse aux enseignants et aux non-enseignants ; la réforme de l'éducation prioritaire qui se traduira par une meilleure rémunération des enseignants de ces zones, une décharge horaire pour introduire plus de dialogue avec les parents et la mise en place d'une pédagogie plus individualisée, plus personnalisée.

Un premier pas a été fait pour revaloriser le salaire des professeurs des écoles avec la prime de 400 euros, qui sera probablement renouvelée cette année, mais il faudra aller plus loin. Il faut donc améliorer les conditions de travail des enseignants et élever le niveau de tous les élèves. L'acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture est l'un des grands objectifs fixés par la loi pour la refondation. Avec ce socle, ce que nous recherchons est l'excellence pour le plus grand nombre.

Garantir un parcours de réussite pour tous les élèves passe également par une insertion professionnelle et sociale réussie. L'ouverture de l'école sur le monde professionnel et l'entreprise est indispensable et devient un enjeu capital. Il nous faut donc dynamiser ces relations qui contribueront à une meilleure connaissance du monde économique et professionnel, à l'orientation, à la formation professionnelle et au développement de l'esprit d'entreprendre.

Je tiens également à insister sur la nouvelle politique éducative sociale et de santé en faveur des élèves. Diverses mesures créent un environnement scolaire favorable à la santé : la mise en oeuvre de programmes d'éducation à la santé ; des examens médicaux et des bilans de santé aux âges clés de la scolarité ; la détection, le plus tôt possible, des problèmes de santé ou des carences de soins pouvant entraver ladite scolarité. Aussi, pouvez-vous nous apporter quelques informations sur le développement de la médecine scolaire qui a été complètement abandonnée depuis de nombreuses années ?

Se sentir bien dans son école et dans son environnement scolaire est aussi primordial et l'une des clefs de la réussite des élèves est une relation équilibrée entre les parents et les institutions scolaires. Valérie Corre, malheureusement absente aujourd'hui, a beaucoup travaillé sur ce sujet, en tant que rapporteure de la mission présidée par Xavier Breton. Leur rapport est un précieux outil pour approfondir ce dossier délicat.

J'aimerai une nouvelle fois évoquer un autre point qui touche nombre de familles et d'enfants au quotidien : l'amplitude horaire, parfois démentielle, qu'imposent aux enfants les contraintes horaires professionnelles inflexibles de leurs parents. Est-il envisageable, dans un dialogue constructif avec l'ensemble des responsables de l'entreprise, d'organiser ou d'imaginer un assouplissement du temps de travail des parents de jeunes enfants ?

Il me reste à vous poser deux questions. Qu'en est-il de la formation continue des enseignants, au moment où le numérique entre vraiment à l'école et devient un levier très important ? Que deviennent les étudiants qui ont obtenu avec succès leur master deuxième année (M2) en éducation, mais qui n'ont pas réussi leur concours ?

Madame la ministre, je ne peux que me réjouir de la mise en route de tous les chantiers indispensables à la réussite de la refondation de l'école dans de bonnes conditions et je tiens, une nouvelle fois, à vous remercier pour la réussite de cette rentrée scolaire. Mais nous pouvons toujours faire mieux et nous vous faisons entièrement confiance pour aller plus loin, du bon vers le meilleur.

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