Intervention de Rudy Salles

Réunion du 17 septembre 2014 à 16h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Madame la ministre, alors que le Premier ministre vous a confié la tâche difficile et exigeante d'être la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, je voulais, au nom du groupe UDI dont vous connaissez l'attachement à l'école républicaine, vous adresser tous mes voeux de réussite.

Je souhaite plus particulièrement vous interroger sur la réforme des rythmes scolaires. Si l'immense majorité des maires de France s'est refusée à bloquer la mise en oeuvre de cette réforme, ce qui aurait encore plus nui aux enfants et à leur famille, les collectivités territoriales qui doivent la financer restent très inquiètes. Elles devront en effet contribuer à hauteur de 11 milliards d'euros aux 50 milliards d'euros d'économies annoncées par le Premier ministre. La ville de Nice, dont je suis un élu, va ainsi payer 7 millions d'euros pour la mise en place de cette réforme.

Les inquiétudes exprimées par les élus, les parents d'élèves et le corps enseignant sont légitimes. Elles doivent pouvoir continuer de s'exprimer librement. Malgré la rentrée scolaire, le Gouvernement ne saurait en aucun cas s'exonérer d'y apporter une véritable réponse, à la hauteur des enjeux posés. Quelles réponses comptez-vous apporter aux principales difficultés soulevées par la réforme des rythmes scolaires, notamment à l'absence d'un financement pérenne ?

Ce projet a de lourdes conséquences sur les clubs sportifs et la vie associative. Aurez-vous la sagesse de faire un bilan objectif de cette expérience et de permettre les aménagements réclamés par la communauté scolaire ou bien vous entêterez-vous à maintenir le dispositif actuel, restant dans une posture idéologique ? L'intérêt de l'enfant, qui est au coeur de nos préoccupations, ne semble pas vraiment bénéficier de cette réforme.

Je souhaiterais également que vous puissiez nous présenter les grands axes du plan d'action de lutte contre le décrochage. Quelles mesures prévoyez-vous pour prévenir plus efficacement le décrochage afin de diviser par deux le nombre de jeunes sortant sans qualification du système éducatif d'ici à 2017 et pour faciliter le retour vers l'école des jeunes ayant déjà décroché, comme le Président de la République s'y est engagé ?

J'aimerais plus particulièrement appeler votre attention sur la prise en charge des enfants fragiles. L'acquisition des savoirs fondamentaux ne nécessite pas pour eux que de simples adaptations. Dès l'instant où l'enseignant a repéré une fragilité et donné le signal, le chef d'établissement doit pouvoir enclencher la mobilisation de toute la communauté éducative pour la mettre au service de l'enfant. Des expériences, peu coûteuses et fondées sur la mise en confiance en soi, de jeux collectifs et individuels extrêmement séquencés, ont ainsi été menées et sont parfaitement concluantes. Il en va ainsi pour celles de l'association Coup de Pouce Clé : 93 % des 9 800 enfants pris en charge au cours de l'année 2010-2011 ont pu ainsi sortir de la zone dangereuse en ce qui concerne la lecture. Le Gouvernement entend-il favoriser ces expériences et soutenir leur développement ?

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