Vous n'avez évoqué les rythmes scolaires que de façon elliptique, pour ne pas dire légère : de fait, on comprend votre embarras sur cette réforme qui a poussé son auteur, M. Peillon, vers la sortie en raison de son échec ; quant à son successeur, nous n'avons pu le voir à l'oeuvre puisqu'il est resté moins de cinq mois en poste.
Les communes, dites-vous, ont mis en oeuvre la réforme ; mais elles l'ont fait contraintes et forcées. Si 80 % d'entre elles ne l'avaient pas fait en 2013, c'est justement parce qu'alors, le système reposait sur le volontariat. Cette réforme est marquée par son péché originel : idéologique, elle a été adoptée par décret, unilatéralement, sans concertation ni débat dans notre hémicycle. C'est la première fois, dans l'histoire de la République, que des enfants âgés de trois ans, voire moins, vont à l'école cinq jours de suite, de sept heures et demie jusqu'à dix-huit heures trente – puisqu'il faut bien que les communes assument leur tâche, même si M. Peillon avait dit, avec mépris, qu'il n'était pas le ministre du périscolaire, oubliant au passage que ce terme inclut le mot « scolaire ». Les enfants, donc, sont fatigués, et la réforme se heurte aussi à l'opposition des enseignants – pour 85 % d'entre eux dans ma commune de Maisons-Alfort –, comme à celle de beaucoup d'associations de parents d'élèves ; elle désorganise les communes qui doivent en assumer le coût, sans compter les effets sur les associations sportives et culturelles, qui perdent des adhérents faute de pouvoir organiser leurs activités le mercredi matin ; les conservatoires municipaux de danse, de musique et d'art dramatique en sont parfois réduits à organiser des cours le soir à 22 heures.
Vous engagez-vous, madame la ministre, à présenter à la représentation nationale une évaluation objective de cette réforme ? L'aide aux communes, pour lesquelles cette mesure a un coût considérable, sera-t-elle pérennisée ? Enfin, réintroduirez-vous la bourse au mérite pour les lycéens ?