L'UFE explique que, si l'on veut remplacer 20 gigawatts de nucléaire par 50 % d'éolien et 50 % de photovoltaïque, cela représente 140 térawattheures, soit, le taux de disponibilité de l'éolien et celui du photovoltaïque n'étant pas identiques, 35 gigawatts d'éolien et 70 gigawatts de photovoltaïque. Cela coûterait 190 milliards d'euros, ce qui est bien plus que les 110 milliards que la Cour des comptes estime nécessaires pour le maintien en activité des réacteurs jusqu'à quarante ans.
Sur le plan pratique, il faudrait 20 000 éoliennes et 657 kilomètres carrés de panneaux photovoltaïques. L'UFE estime à 1 000 kilomètres carrés – d'autres estimations font état de 5 000 kilomètres carrés – le total de la superficie des toits orientés vers le sud en France. Avec 1 000 kilomètres carrés, nous occupons déjà 70 % des toits disponibles pour accomplir en dix ans l'objectif fixé par le Gouvernement.
Je suis favorable à la diversification des sources électriques. Le problème, ce n'est pas la réduction de 50 % de la part du nucléaire, c'est le délai que l'on se fixe. Car 2025, c'est demain. En dix ans, il faudrait fermer entre un tiers et la moitié du parc nucléaire ! Or 400 000 personnes vivent de cette filière, directement ou indirectement. Il y a ainsi 200 000 emplois directs. En dix ans, il faudra reconvertir 80 000 ou 90 000 personnes. Si encore l'éolien ou le photovoltaïque pouvaient créer des emplois, ce serait une bonne chose : mais, pour ce qui est de la filière photovoltaïque, ce seront surtout des emplois en Chine !