Il ne faut pas limiter la recherche dans le domaine de l'énergie aux seuls réacteurs nucléaires de quatrième génération ! D'autant que le directeur général de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire nous a précisé que cette génération pourrait, au mieux, être déployée à la fin de ce siècle. Par ailleurs, lorsqu'il a été auditionné par la commission d'enquête relative aux coûts de la filière nucléaire, le directeur général du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies renouvelables a déclaré que les directives de l'Autorité de sûreté nucléaire sur le projet ASTRID – Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration – étaient excessives par rapport à ce que le CEA avait prévu de faire. L'OPECST lui-même, qui n'est pourtant pas connu pour être un repaire d'écologistes – si l'on excepte ma collègue sénatrice Corinne Bouchoux et moi-même –, a dû rappeler au CEA qu'il devait se conformer à ces directives ! Nous devrions donc prendre en compte tous les risques liés aux réacteurs au sodium, seule filière de quatrième génération sur laquelle la France envisage de faire des recherches. Et cette filière n'est autre que Superphénix, projet qu'un gouvernement soutenu à l'époque par un certain nombre d'entre vous a décidé d'arrêter ! Nous devrions plutôt faire profil bas.
De toute façon, malgré mon opposition, la recherche sur les réacteurs de quatrième génération est prévue. Il n'est pas nécessaire de mettre à nouveau un coup de projecteur sur ces projets. Ou alors, faisons la liste de l'ensemble des technologies qui seraient utiles non pas dans un siècle, mais dès aujourd'hui ! Si l'on souhaite encourager la recherche, il y a largement de quoi faire en matière de développement des énergies renouvelables, de stockage et de réseaux.