On découvre, à la faveur de nos échanges, qu'il sera très difficile d'atteindre nos objectifs et que ceux que nous nous sommes fixés pour 2030 ne sont pas suffisants pour suivre la trajectoire du facteur 4, c'est-à-dire une réduction de 80 % des émissions de gaz à effet de serre en 2050. Or, si l'on se fixe de tels objectifs, ce n'est pas pour se faire plaisir ou se livrer à une surenchère, mais pour tenir compte des observations des climatologiques, qui nous disent que si nous ne les atteignons pas, l'augmentation de la température dépassera à coup sûr deux degrés. Si l'on se dit que l'on n'y parviendra peut-être pas, la catastrophe est certaine ! Lorsqu'un jour ou l'autre, l'opinion publique se retournera et que l'on nous demandera ce que nous avons fait, nous pourrons au moins répondre que nous l'avions prévenue de la catastrophe qui ne manquerait pas de se produire si nous ne changions pas de mode de vie, si nous n'abandonnions pas le système de consommation ancien, l'obsession du pouvoir d'achat et de la croissance.
On dit que 40 %, c'est déjà pas mal. Mais, à Varsovie, l'an dernier, tous les ministres de l'environnement européens se sont mis d'accord pour que ce soit l'objectif européen. Or, la France – c'est en tout cas la conception que je m'en fais – peut proposer des modèles susceptibles de tirer ses partenaires vers le haut. Veut-on faire autant, voire moins que l'Europe ou veut-on faire davantage ?