Le mouvement régional olympique et sportif est très favorable à la mise en place de structures au niveau intercommunal, que nous dénommons « conseils associatifs sportifs locaux ». Une fois que le diagnostic a été réalisé et que le mouvement sportif s'est fédéré pour devenir l'interlocuteur des pouvoirs publics, tout le monde y trouve son intérêt.
Les élus ne doivent pas craindre de s'emparer de la compétence sport. Je ne partage cependant pas le point de vue de Bernard Amsalem : les pouvoirs publics ont une capacité d'incitation, bien sûr, mais on ne réussira que si le mouvement sportif se rassemble pour dialoguer de façon responsable avec les responsables politiques. Je regrette que le CNOSF n'ait pas fait de l'organisation du mouvement sportif un objectif prioritaire.
À titre d'exemple, le CROS de la région Centre a mené une « étude piscine » qu'il a soumise à toutes les collectivités, et personne n'a contesté le sérieux de ce travail. Le mouvement sportif est capable de s'organiser lui-même sans qu'on ait besoin de lui mettre le pistolet sur la tempe, et il sait se montrer raisonnable dans le contexte actuel.
En matière de rythmes scolaires, nous conseillons aux clubs de ne pas s'inscrire dans une logique de prestation de services, mais plutôt dans un partenariat avec les collectivités territoriales. Nous sommes nous aussi des acteurs des politiques publiques territorialisées.
Concernant les relations entre salariés et bénévoles, nous avons tiré les conclusions de l'expérience des emplois jeune. Au moment où il est devenu employeur pour tirer parti de ce dispositif, le mouvement sportif n'était pas professionnalisé et ne possédait pas de véritable projet associatif. Les clubs n'avaient aucune idée des compétences dont ils avaient besoin. Ils se sont mis à rémunérer des activités que les bénévoles accomplissaient gratuitement. Il s'en est suivi une rivalité nocive. C'est pourquoi la Fédération française de rugby, s'inspirant du handball, a mis en place une politique de professionnalisation et d'accompagnement individualisé des clubs pour les amener à structurer leur projet associatif.
Pour ce qui est du certificat médical annuel, le rugby, sport de contact, ne peut s'en dispenser.
Par ailleurs, nous menons déjà de très nombreuses actions avec l'éducation nationale, à tel point que les clubs se sont posé la question de leur intérêt : en termes de licences supplémentaires, les résultats semblaient bien maigres ! Depuis, nous avons mené une étude qui montre que toute action en milieu scolaire se traduit, à un moment ou à un autre et parfois sans causalité immédiate, par une augmentation du nombre de licenciés.
Enfin, je partage l'analyse de Bernard Amsalem concernant les espaces de convivialité. Du reste, la culture du monde du rugby fait que nous commençons par construire cet espace. Nous installons ensuite le terrain et les poteaux, s'il reste un peu de place ! (Sourires.)