Intervention de Gabriel Serville

Séance en hémicycle du 1er octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique — Motion de renvoi en commission

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGabriel Serville :

Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine se prononcera contre cette motion également. En ce qui me concerne, ce n’est ni de l’obsession, ni de l’entêtement, mais une question de survie ou, à tout le moins, une nécessité de rétablir davantage d’équité. Vous me pardonnerez donc de profiter de cette rare tribune pour vous faire part une nouvelle fois des difficultés que rencontre le territoire de la Guyane que je représente et rappeler l’importance primordiale que revêt cette ambitieuse réforme.

De fait, la croissance exponentielle de la population entraîne automatiquement une forte hausse de la demande en énergie, qui menace, et ce quels que soient les scenarii étudiés, la sécurité de notre approvisionnement énergétique à plus ou moins long terme. Qui plus est, il s’avère très difficile pour les élus et les administrations de faire passer le message de la nécessité de rationaliser notre consommation en énergie, alors même qu’une grande partie de la population accède à peine aux modes de vie dits « normaux » avec tout ce qu’ils comportent d’appareils électriques à forte consommation et autres véhicules à moteur. Ce texte arrive donc à une période charnière de notre histoire.

Alors que se pose la question de la construction d’un deuxième barrage hydroélectrique, il est impératif que nous posions les bases d’une diversification du mix énergétique local, car les ressources ne manquent pas. Je rappelle au passage que le barrage de Petit-Saut, qui est le plus grand barrage de France, produit 64 % de l’énergie électrique de la région, après avoir nécessité l’ennoiement d’une surface équivalente à celle de l’Île-de-France en forêt amazonienne profonde. La biomasse, l’éolien ou la micro-hydroélectricité sont autant de filières prometteuses qui souffrent fortement de coûts de développement trop élevés et d’un manque de compétitivité face aux énergies dites traditionnelles. On ne compte plus les projets ambitieux qui ont dû être abandonnés, faute de volonté politique, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui.

J’espère, madame la ministre, qu’avec ce texte nous saurons envoyer aux porteurs de projets un signal très fort leur annonçant que nous sommes prêts à faire de la Guyane et de l’ensemble des outre-mer de véritables laboratoires de l’excellence environnementale. Nous en avons les moyens, mais il ne faut plus perdre de temps. Cher collègue Saddier, c’est vrai que nous ne pouvons plus attendre : c’est pourquoi le groupe GDR va voter contre cette motion de renvoi.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion