Cet objectif s’est d’ailleurs soldé, dans les pays qui l’ont aveuglément repris, par des factures d’électricité en très forte hausse, un réseau vulnérable avec un risque avéré de black-out, une dégradation de compétitivité et une augmentation très importante des émissions de CO2. Surtout, on vise cette cible sans traiter traite – et je le regrette, à l’instar de vos collègues écologistes – la question hautement stratégique du marché du carbone, point central de toute politique énergétique soucieuse d’efficacité. En validant ainsi implicitement la distribution en nombre de quotas de carbone, votre texte en accepte la quasi-gratuité, empêchant la mise en place de ce véritable marché qui, lui, serait vraiment la clé de voûte d’une politique ambitieuse.
Vous avez aussi revendiqué un certain pragmatisme ; mais cet objectif ne résistera pas lui non plus aux faiblesses évidentes du texte. Si vous aviez cherché à être réellement pragmatique, vous auriez été plus respectueuse des capacités financières de notre pays, du pouvoir d’achat des Français et de la compétitivité des entreprises. Vous auriez pu, par exemple, proposer un facteur 2, et non un facteur 4, plus proche de ce que nous sommes en mesure d’atteindre réellement à un prix acceptable. Vous auriez également pu privilégier, voire booster, l’autoconsommation par les ménages de l’électricité qu’ils seront susceptibles de produire.