Vous avez aussi annoncé que la transition énergétique devait être un facteur d’amélioration de la qualité de vie des Français. Là encore, le texte tel qu’il nous est présenté en annonce en fait une réelle dégradation : la facture d’électricité, nous le savons tous et nous l’avons maintenant intégré, devra mathématiquement augmenter pour absorber notamment le coût de déploiement des ENR. En outre, ce texte, et ce point a été assez peu soulevé jusqu’à présent, annonce une hyperinflation normative qui entraînera de nombreux contrôles administratifs et réglementaires supplémentaires, qui seront très coûteux et entraîneront un véritable gaspillage du pouvoir d’achat des Français pour un résultat mineur et ce, alors que notre pays est déjà raillé par ses voisins comme « le pays aux quatre cent mille normes ».
L’objectif de rénovation de cinq cent mille logements, aux conditions strictes du texte, va de surcroît pousser l’administration à atteindre cette cible au mépris de la réelle efficacité des travaux entrepris. Nous le savons, le rythme de croisière des rénovations lourdes est en France de l’ordre de deux cent mille logements par an. Il eût été judicieux de sacraliser ce rythme plutôt que de pousser à un objectif démesuré qui a de fortes chances de ne pas être atteint.
Nous n’avons absolument pas les moyens de cette politique dispendieuse – en réalité, elle n’est pas tant dispendieuse que d’une efficacité coût-rendement absolument pas évaluée ni même seulement abordée dans le texte. D’ailleurs, de nombreuses organisations syndicales se sont émues durant les auditions de l’absence d’estimation financière détaillée du projet de loi.