Mme la rapporteure expliquait donc que nous étions à l’aube d’une mutation énergétique, et qu’il convenait donc d’employer l’expression « transition énergétique » dans le titre de ce projet de loi. Or le rôle du Parlement n’est pas d’acter le prochain changement de notre environnement stratégique, mais de définir le positionnement et l’approche de la France par rapport à cet environnement. C’est pourquoi l’expression « stratégie énergétique » est beaucoup plus adaptée : nous débattons pour déterminer la stratégie de notre pays, non pas face à une seule mutation, madame la rapporteure – c’est toujours l’idée du grand soir, mais il n’y a pas de grand soir en matière énergétique –, mais face à toute une série de ruptures ou de révolutions technologiques et géopolitiques susceptibles d’entraîner des adaptations successives.
Le Parlement vote une loi pour s’adapter à cet avenir que nous percevons comme instable, et non pour acter une sorte de manipulation chimique qui nous ferait passer d’un état gazeux à un état liquide, même si j’ai parfois l’impression, en vous écoutant, madame la ministre, de voir une sublimation.