Néanmoins, madame la ministre, je me dois de souligner une forme de désaccord. Vous nous permettrez d’estimer nous-mêmes si nos amendements sont satisfaits ou non. Je ne peux pas vous laisser dire que, parce que le terme de « stratégie » apparaît dans le texte, nos amendements sont satisfaits ; ils le seraient, vous en conviendrez, si vous acceptiez de remplacer l’expression « transition énergétique » par les mots « stratégie énergétique ».
Par ailleurs, vous ne répondez pas sur le fond du problème. Vous arguez du fait que les mots « stratégie bas-carbone » figurent déjà dans le texte. C’est vrai. D’ailleurs, nous pourrions trouver un compromis si vous acceptiez de parler, au lieu de « stratégie énergétique », d’une « stratégie bas-carbone pour une croissance verte » : dans ce cas, je signe des deux mains !
Si je tiens absolument à maintenir mon amendement, c’est parce que vous ne répondez pas au fond du problème. Quelle est votre définition de la transition énergétique ? Consiste-t-elle à sortir du nucléaire, ou à sortir de l’énergie fossile et à verdir la croissance ? Si votre transition énergétique correspond à une stratégie énergétique bas-carbone pour décarboner la croissance, alors nous vous soutenons. Mais nous ne sommes pas d’accord sur le moyen : à notre sens, vouloir absolument diminuer la part du nucléaire dans le mix énergétique revient de facto à recarboner l’économie. C’est pourquoi ce projet de loi nous pose un grand problème.
Vous n’avez pas répondu non plus à nos remarques sur l’exemple allemand qui se caractérise, je le rappelle, par une sortie du nucléaire et une augmentation des émissions de CO2. Ce ne sont pas là des théories, mais des faits. Nous ne comprenons pas pourquoi vous prétendez vouloir décarboner l’économie en utilisant, pour principal instrument, une stratégie de sortie du nucléaire qui va recarboner l’économie ! Je ne comprends pas votre raisonnement : c’est pourquoi nous maintenons notre amendement.