Intervention de Bertrand Pancher

Séance en hémicycle du 6 octobre 2014 à 16h00
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

En effet, en matière d’économie verte, les résultats que nous enregistrons depuis deux ans sont très décevants. Ainsi, nous n’avons jamais rénové aussi peu de logements anciens en France : 160 000 par an seulement, alors que le Président de la République s’était donné le bel objectif d’en faire rénover 500 000. Or le nombre de rénovations ne cesse de chuter, tout simplement parce que les moyens adéquats ne sont pas là.

Il en est de même s’agissant des nouvelles infrastructures de transport. Ce n’est pas la majorité précédente qui s’est abstenue de pousser l’application de la taxe poids lourds, mais vous qui l’avez abandonnée. Les appels d’offres étaient engagés, la société Écoumouv’ prête à fonctionner, mais à un moment donné, sur un coup de tête, on a « laissé du temps au temps », en laissant passer les élections municipales afin de ne pas choquer les élus bretons, puis en décidant de poursuivre ce projet par d’autres voies. Or les fédérations de transporteurs routiers ont poussé la contestation jusqu’au bout, certaines qu’elles parviendraient à tout faire caler. C’est ce qui s’est passé : comme en matière de logement, on ne fait plus rien dans le domaine des infrastructures de transport.

Restaient les énergies renouvelables, à propos desquelles, je m’en souviens, la majorité précédente a été beaucoup critiquée. « Le rythme de construction d’éoliennes diminue », a-t-on entendu. Peut-être. Mais on érigeait à l’époque environ 350 nouveaux mâts chaque année. En construit-on plus aujourd’hui ? Pas du tout.

De même, on nous avait reproché la baisse du nombre d’installations photovoltaïques. Où en sommes-nous aujourd’hui dans ce domaine ? Il n’y a plus rien !

Or ce n’est pas ce projet de loi qui va permettre de relancer les énergies renouvelables, dans la mesure où rien de suffisant n’est prévu en termes de tarifs de rachat de la production.

Comment, dès lors, voulez-vous que l’on croie que les objectifs définis par l’article 1er vont être atteints ? L’opinion publique le constate elle-même, nous décrochons dans tous les domaines. Malgré tous vos efforts de communication sur le sujet, madame la ministre, nous n’y croyons pas. L’eau que vous battez contient si peu de lessive que la mousse disparaît très vite. Vos objectifs, c’est du vent, que l’on ne peut même pas espérer – faute d’un tarif de rachat adapté – voir transformer en énergie renouvelable !

L’article 1er est un peu le coeur du réacteur, mais ce réacteur est en panne. Nous sommes donc très sceptiques quant à ses effets.

Pour résumer, je vous renvoie à la réflexion d’un responsable d’une très grande organisation environnementale, que je ne citerai pas afin de ne pas le mettre en difficulté : les objectifs de politique énergétique sont formidables à très long terme, et ambitieux à moyen terme, mais à court terme, il n’y a rien du tout !

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