Intervention de Malek Boutih

Séance en hémicycle du 7 octobre 2014 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation des kurdes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMalek Boutih :

Ma question s’adresse à M. le ministre des affaires étrangères.

Il y a quinze jours, le Premier ministre informait le Parlement de la participation de notre pays à la coalition qui combat Daesh. La France, dans ce combat, ne prête pas seulement main-forte à ses alliés ; elle agit au nom de ses responsabilités internationales, dans la défense de ses intérêts et pour ses valeurs.

En cela, nous sommes dans la continuité de notre participation à la première coalition intervenant en Irak, où notre pays, sous l’autorité de François Mitterrand, avait apporté des réponses politiques essentielles pour le déroulement du conflit et de l’après-guerre, obtenant ainsi la création d’une région autonome kurde après les massacres dont ils furent victimes.

Près de vingt ans après, alors que, partout, les djihadistes voyaient armée régulière et fractions armées s’enfuir en abandonnant population et matériel, les Kurdes, eux, résistent. Ce sont eux qui ont ouvert un corridor permettant aux Yézidis d’échapper à Daesh.

Aujourd’hui, les Kurdes de Syrie sont menacés. À coups de blindés et d’artillerie lourde, Daesh fait tomber les uns après les autres les villages kurdes, poussant des centaines de milliers de réfugiés vers l’exil.

Il ne reste aujourd’hui qu’une ville, Kobané, une ville où des milliers de Kurdes mènent le combat quartier par quartier, rue par rue, sous les ordres d’une femme, Mme Narine Efrine, commandante en chef des forces locales. Ils combattent pour eux, mais aussi pour nous, contre notre ennemi commun.

La bataille de Kobané est essentielle. Derrière le sort d’une ville se jouent celui des peuples de la région et, en partie, l’issue du conflit.

Les Kurdes ne demandent pas que nous fassions la guerre à leur place, mais il leur faut de l’aide, et particulièrement des armes antichars pour faire face aux blindés de Daesh. Kobané ne doit pas tomber. Il faut les aider à battre les djihadistes pour briser l’élan de ces derniers, briser la peur et l’image de toute puissance qu’ils veulent imposer.

Monsieur le ministre des affaires étrangères, allons-nous abandonner les Kurdes de Syrie, victimes de calculs diplomatiques, comme tant d’autres minorités, dont les Arméniens ? Allons-nous laisser tomber Kobané ?

Monsieur le ministre des affaires étrangères, la France peut-elle apporter une aide militaire concrète aux combattants kurdes de Syrie ?

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