Il s’agit d’un sujet important. En matière d’énergie nucléaire, on a tendance à se concentrer sur la production – c’est d’ailleurs l’un des chevaux de bataille de la majorité. Lorsque vous réfléchissez sur la capacité avec pour grande idée le plafond, chers collègues de la majorité, nous préférons réfléchir en termes de potentiel nucléaire, que nous proposons de sanctuariser, tant en ce qui concerne la production – et donc la capacité – que les filières qui gravitent autour de la production. Par exemple, l’enfouissement des déchets est une filière naissante. J’en profite pour regretter, madame le ministre, que le projet CIGEO, auquel la France a déjà consacré des fonds importants, ne soit pas cité dans le texte, sous la pression de certains lobbys. Quant à la filière de retraitement des déchets radioactifs, il s’agit là aussi d’une filière d’avenir, comme disait un ancien ministre du Gouvernement. À cet égard, plusieurs pays sont en train de se doter de l’énergie nucléaire, tels le Royaume-Uni, qui vient d’obtenir le feu vert de Bruxelles à propos des EPR, ou encore la Chine.
Le monde connaît donc une montée en puissance de l’industrie nucléaire. Or la France dispose, en la matière, d’une véritable plus-value, notamment la filière de retraitement des déchets radioactifs. Dès lors, un texte traitant de stratégie énergétique doit réfléchir, non pas uniquement à la production, mais aussi à la posssibilité de sanctuariser certaines filières d’excellence française, qui sont aussi pourvoyeuses d’emploi. Je sais, madame le ministre, que vous êtes très sensible à ce sujet. Si j’étais provocateur – mais vous savez que je ne le suis pas (Sourires) –, je dirais qu’il s’agit quasiment d’économie circulaire.Il faut donc véritablement s’inscrire dans une logique de l’emploi transversale – au lieu de se limiter à la production – et sanctuariser le retraitement des déchets radioactifs. Mon collègue M. Bouillon sera éminemment sensible aux enjeux soulevés compte tenu des unités installées sur le territoire dont il est élu !