Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 7 octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Nous avons là – et depuis le début de cette discussion – une divergence. À quoi sert une loi ? Nous estimons qu’un texte de loi n’a pas vocation à être une boîte à outils, un fatras où nous mettrions tout ce qui existe ; il s’agit d’affirmer des priorités.

Vous allez sans doute nous répéter, car nous avons déjà eu ce débat, que nous citons la biomasse : c’est parce qu’à l’intérieur des énergies vertes, nous entendons mettre l’accent sur certaines d’entre elles, de même que, dans le nucléaire, nous voulons insister sur certains sujets que nous avons identifiés comme des points critiques. Or ce que nous reprochons à cet article 1er, c’est de s’apparenter à un mikado ou à un jeu du pêle-mêle : on y trouve un peu de tout, sans hiérarchisation. Ce que nous vous reprochons, c’est de poursuivre six ou sept objectifs en même temps, alors qu’il convient de les hiérarchiser, et ce dès à présent, sans quoi nous risquons de verser dans l’énumération ou de ne rien dire.

Il y a deux faiblesses dans ce texte. La première consiste à tout mettre. C’est ce vous avez fait sur les objectifs, en parlant de réduire la consommation d’énergie, les énergies fossiles ou le nucléaire et d’accroître la part des énergies vertes. Mais lorsque vous donnez cinquante directions à un véhicule, le risque est de finir dans le fossé !

À présent que nous en arrivons à des sujets très concrets, vous adoptez – curieusement – une logique inverse : il ne servirait ainsi à rien de mentionner le soutien à la filière de retraitement des déchets radioactifs.

Permettez-moi de vous dire, madame le ministre, que les acteurs de la filière nucléaire, qui – ne le prenez pas mal – se sentent parfois un peu attaqués, non par vous-même – nous connaissons votre affection pour l’industrie –, mais par d’autres composantes d’une majorité plurielle, seront fiers, et peut-être même rassurés, de la voir citée dans le texte. Ils constateront que, même s’il y a une réduction de 50 % du potentiel nucléaire, ils n’ont pas pour autant été oubliés, et que leur existence n’est pas remise en cause. Selon nous, ce sont près d’une centaine de milliers de postes qui devraient être supprimés dans la production. Certes, M. Baupin nous promet des emplois dans les éoliennes, mais cela reste à faire.

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