Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 7 octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Nous avons effectivement des philosophies différentes : le président Brottes adore parler du passé alors que, pour notre part, nous préférons parler de l’avenir. Cela tient sans doute à l’ancienneté du mandat des uns et des autres.

Monsieur Plisson, je n’alimenterai pas la polémique : nous avons déjà expliqué qu’en concentrant l’examen de la moitié des amendements un samedi, qui plus est jour de grève dans les transports et la veille d’un scrutin électoral, il ne fallait pas s’attendre à ce que les députés renoncent à exercer leurs obligations civiques et examinent à la hache, pour vous faire plaisir, mille amendements et une quarantaine d’articles ; de fait, vous n’étiez que sept.

J’ai bien pris connaissance de votre amendement sur les centrales, mais je crains que son examen ne pâtisse de la mise en oeuvre du temps programmé. Je regrette en effet que l’on travaille dans ces conditions alors que madame le ministre avait annoncé urbi et orbi que, certes, nous examinerions ce texte en urgence mais, jamais au grand jamais, en temps programmé. Je me souviens d’ailleurs que vous l’aviez répété lors des auditions. Nous subissons donc une double peine et votre titre VI, qui a été examiné entre amis en commission, ne le sera peut-être pas du tout en séance publique, car vous risquez d’être victime de la guillotine.

J’en viens aux objections de fond.

Vous prétendez qu’il y a trop d’amendements : nous sommes désolés de vous ralentir ! Ce faisant, vous n’êtes d’ailleurs pas très gentils envers vos alliés électoraux car nombre de ces amendements sont présentés par des « républicains de l’autre rive », qui formulent d’ailleurs beaucoup de remarques intelligentes. Il paraît donc pour le moins hâtif de nous reprocher de déposer trop d’amendements, alors que nous sommes soumis à la procédure du temps programmé et que nous examinons un texte sérieux.

Madame le rapporteur, vous nous avez dit que les amendements identiques en discussion contredisent l’esprit de la loi, en vertu duquel il faut diminuer la part du nucléaire. Cela n’a pourtant pas été tout à fait vendu comme cela au début. On nous avait expliqué que nous allions être confrontés à une explosion de la production d’énergies renouvelables et que, de facto, la production d’énergie nucléaire allait être limitée et décroître très rapidement à hauteur de 50 % de la production d’électricité, ce que, pour notre part, nous ne croyons pas. Il n’a jamais été dit que l’on allait abandonner le grand carénage ; il n’y a d’ailleurs rien dans ce projet de loi à ce sujet. C’est pour cela que nous essayons de clarifier les choses car, comme vous le savez, «Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Et les mots pour le dire arrivent aisément. »

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