Mon collègue Pancher a fait une remarque importante. Il est vrai que la France ne s’est pas lancée dans le plan nucléaire selon des critères révélant une adhésion spontanée au nucléaire. En réalité, l’administration était assez prudente car cela coûtait très cher. Elle a donc lancé une forme d’appel d’offres, avec deux coalitions, l’une menée par Westinghouse, l’autre très proche du pouvoir.
Finalement, parce que l’une des deux coalitions a fait le pari de proposer un prix extrêmement bas, pensant qu’après les sept premiers équipements, d’autres leur succéderaient, le gouvernement a dit banco et a lancé le plan nucléaire.
L’examen des documents de l’époque révèle que le sujet du coût était primordial dans la réflexion, sachant que la voie du nucléaire aurait sans doute conduit à un échec fatal quelques années auparavant.
L’amendement no 344 vise à « favoriser le recours aux modes flexibles de production d’énergie tels que l’hybridation, la cogénération, la biomasse, la valorisation des déchets ou toute forme de production de gaz écologique ». Nous en revenons là à l’argumentation traditionnelle que nous avons déployée jusqu’à présent. Nous pensons que l’arme de la transition énergétique doit être la flexibilité, c’est-à-dire la capacité à encaisser des ruptures technologiques, des chocs sur les énergies fossiles ou dans le domaine de l’électrique.
Il existe en effet une incertitude. Personne ne peut garantir que le stockage ou le gaz de schiste seront présents dans dix ans. Dans ce secteur qui évolue très rapidement, on a beaucoup de mal à y voir clair.
Nous avons donc fait la liste des technologies qui, selon nous, doivent être mises en avant parce qu’elles participent de cette flexibilité.