Cet amendement avait été déposé par notre collègue Marc Le Fur, et je l’ai cosigné. Ce texte ne garantit pas assez la sécurité d’approvisionnement sur le territoire : cette dimension n’apparaît pas assez dans la rédaction actuelle du projet de loi. Cette sécurité induit la solidarité énergétique entre les territoires.
La production et la consommation d’électricité sont réparties, on le sait, de manière différente d’une région à l’autre. Certaines régions affichent une consommation supérieure à leur production, c’est le cas de la Bretagne, quand d’autres produisent plus qu’elles ne consomment, comme la Haute-Normandie.
Compenser ces différences et mutualiser les potentiels de production à l’échelle nationale, voire européenne, permet d’assurer, à tout instant, la sécurité de l’alimentation électrique du consommateur.
C’est pourquoi il est important de souligner que, si la décentralisation d’une partie des compétences énergétiques constitue une évolution majeure par rapport à la construction historique de notre système électrique, elle doit cependant s’inscrire dans une cohérence nationale et européenne ainsi que dans le respect de ce principe de solidarité entre les territoires.
De même, les expérimentations prévues dans le projet de loi pourront certainement faire naître des solutions innovantes et prometteuses, mais leur pertinence économique et climatique, le bénéfice qu’elles apportent pour le consommateur tout comme la sûreté du système devront être expertisés et évalués avant que ces solutions puissent éventuellement être étendues.
Cet amendement fait donc de la sécurité d’approvisionnement sur le territoire l’un des objectifs de la transition énergétique.
Il envoie un message en faveur d’une transition énergétique empreinte avant tout de pragmatisme, qui soit soutenable financièrement et qui contribue à la compétitivité de notre pays.