Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du 7 octobre 2014 à 15h00
Transition énergétique — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Peut-être que cela n’est pas assez clair, mais nous proposons deux types d’amendements : ceux qui visent à corriger des aspects du texte que nous jugeons problématiques et ceux qui expriment la doctrine que nous avons élaborée à la suite de notre concertation sur la transition énergétique et qui a sa cohérence. C’est pour cela que nous n’avons pas la même définition que vous de la coconstruction. Pour vous, la coconstruction, c’est garder votre modèle et picorer dans quelques amendements mineurs. Nous considérons, pour notre part, que même si nous avons chacun notre conception de la stratégie, on ne pourra parler de coconstruction que si l’on aboutit à un texte mélangé qui reprend les grands amendements des deux côtés. Voilà pourquoi, pour l’instant, nous ne sommes pas sur la même longueur d’ondes.

Je vous sens tout de même très troublée par notre « Autre débat sur la transition énergétique ». Je vous avais fourni ce document, si vous vous le rappelez, lors de votre audition. N’hésitez pas à réagir à son sujet, s’il y a des points qui vous interpellent. Pour les collègues qui n’y auraient pas eu accès, je rappelle son idée principale : plutôt que de proposer des objectifs d’énergie verte, surtout électrique, qui ont donné en Allemagne les résultats que l’on sait – une augmentation du carbone –, nous sommes pour mettre l’accent sur une diminution voire une suppression des énergies dites rouges, pour deux raisons. Elles ont en effet un impact direct sur le CO2, pensons au charbon, mais également sur la facture énergétique des Français, je pense ici au pétrole.

Il existe aussi des énergies dites oranges, comme le nucléaire ou le gaz, soit meilleures que les rouges, mais moins bonnes que les vertes. Vous voyez que, contrairement à ce que disent les Verts qui affirment que nous sommes pro-nucléaires, nous disons que le nucléaire est une énergie orange, car il pose des problèmes que ne posent pas d’autres énergies, mais nous en avons besoin pour réussir la transition énergétique. De même pour le pétrole de schiste. Certes, il s’agit d’un hydrocarbure et donc d’une énergie rouge, mais étant donné qu’il se trouve dans notre territoire, nous pouvons l’exploiter et en obtenir de l’argent afin de financer les énergies vertes. C’est cela qui justifie que nous le classions comme énergie orange : on en a besoin. Telle est notre vision.

Vous nous dites que nos amendements affaiblissent considérablement le projet de loi. Permettez-moi de vous opposer une petite objection théorique. En réalité, nous partageons tous les deux le principal objectif – nous devrions nous féliciter de ce point commun, madame le ministre –, celui de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. C’est un point positif ! Il pourrait y avoir des opposants qui voudraient augmenter les émissions de CO2, mais ce n’est pas le cas. Simplement, nous ne sommes pas d’accord sur la stratégie qu’il faut ensuite utiliser, sur les trajectoires. Il ne faudrait pas que les Français se disent que l’UMP veut moins réduire les émissions de CO2. Nous voulons vraiment les réduire et nous pensons que ce n’est pas la méthode écologiste allemande…

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