Mais nous ne parlons pas de la même chose, monsieur Mamère : pour moi, l’important n’est pas tant de baisser la consommation d’énergie que de prendre en considération l’urgence. Je vous rappelle la phrase de Jacques Chirac : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. » Il ne faisait pas référence au fait que l’on consommait trop d’énergie à la maison, mais au fait que l’on consommait trop de carbone. Nous vivons dans un pays où 90 % de l’électricité est décarbonée, où la production de carbone au kilowatt-heure est la plus basse de l’OCDE, où les émissions de CO2 par habitant sont seulement les deux tiers de celles de l’Allemagne.
Par conséquent, les seuls indicateurs utiles aux vrais écologistes, ne concernent pas la maîtrise de l’énergie. Celle-ci est certes un bon objectif, mais secondaire par rapport à celui qui devrait tous nous réunir : les engagements internationaux de la France pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Vous trouverez alors tous les députés de l’UMP pour dire que le charbon, ce n’est pas bien, mais qu’il faut prendre en compte l’empreinte carbone des énergies vertes électriques dans leur globalité, c’est-à-dire également avec leur effet rétroactif sur la consommation d’énergies fossiles.
Cela vous explique pourquoi nous prônons des énergies vertes non électriques. Ce n’est pas une question d’idéologie, nous ne défendons pas le nucléaire par principe, mais l’idée que l’économie doit être décarbonée.