Nous aurions tort de nous égarer trop longtemps avec des amendements tels que celui qui vient de nous être présenté. D'abord, nous sommes actuellement engagés dans un débat important au niveau de l'Union européenne. Y entrer en commençant par changer les baromètres et les indicateurs ne risque pas de nous faire gagner en crédibilité. Nous devons assumer ces conventions. Si l'économie était une science exacte, cela se saurait. Il existe des choix de politique économique, des théories économiques et des modalités de calcul. Mais il importe que les textes que nous votons soient marqués par une constance dans les concepts utilisés et une certaine clarté dans leur définition.
L'objectif politique sous-jacent à l'amendement de Charles de Courson, c'est de gommer l'idée qu'on doive mener des politiques publiques contracycliques. Or ce n'est pas parce que, dans ce pays, on n'a pas été capable de mener de telles politiques, c'est-à-dire que l'on n'a pas consenti, en période de croissance, l'effort, qu'il ne faut surtout pas faire en période de crise, qu'il faut continuer dans cette voie. Pour nous, ces premiers articles sont fondamentaux : ils constituent la pierre angulaire du fonctionnement des traités européens. Il convient donc de les conserver, au moins comme indicateurs, tout en les relativisant.