Aucun chiffrage, donc, n’est proposé même si l’année dernière l’exécutif espérait mettre de côté 27,6 millions d’euros en appliquant cette mesure. Je vous rappelle, à titre de comparaison, que la réserve parlementaire s’élève à 90 millions d’euros rien que pour notre Assemblée et à 60 millions d’euros pour le Sénat. La participation de nos électeurs, qu’ils soient ici ou à l’étranger, n’a pas de prix car il y va de la survie de la démocratie. Je l’ai répété à plusieurs reprises ici, en séance publique, et en commission, notamment, au mois de novembre 2013 lors de la niche UDI pour la reconnaissance du vote blanc.
Nous ne pouvons pas laisser notre pays s’engouffrer dans une brèche qui fait le lit de l’obscurantisme, qui renforce le repli sur soi, la déresponsabilisation et la critique à l’endroit des élus. Nous devons être à l’offensive pour plus de démocratie et de citoyenneté.
Selon nous, cette proposition va dans le bon sens mais il faut aussi que l’on rende le vote obligatoire. Contrairement à ce que l’on dit, je ne pense pas que cela se traduirait automatiquement par un report massif des électeurs vers les extrêmes de l’échiquier politique, bien au contraire.
En revanche, je suis certain que cela donnerait une image précise du sentiment politique général et contraindrait davantage les partis politiques.
À l’ère de l’informatique et de l’internet, il me semble également incontournable d’automatiser l’inscription sur les listes électorales et de simplifier le vote par procuration.
Le droit de vote, c’est l’arme la plus sûre de la démocratie. Cessons d’en priver celles et ceux qui vivent parmi nous et que certains stigmatisent ! Le droit de vote pour toute personne vivant en France de façon légale depuis dix ans est devenu une nécessité. Nous avons le devoir de dire à celles et ceux qui partagent notre vie qu’ils sont des nôtres.
Un droit, c’est aussi un devoir. En s’érodant, le droit de vote devient une arme qui se retourne contre la démocratie et contre la liberté.
S’il faut une profonde réforme de la pratique politique, nous devons également tout faire pour que les citoyens s’intéressent à la vie sociale dans laquelle ils s’inscrivent afin qu’ils en redeviennent les acteurs. C’est là le préalable nécessaire pour rompre avec les valeurs individualistes et pour rétablir le vivre ensemble.
S’il est légitime de se demander ce que la société fait pour soi, il est tout aussi légitime de se poser la question de notre contribution citoyenne, comme le disait John Fitzgerald Kennedy.
Nous, les élus, nous devons nous appuyer sur le peuple et ne pas avoir peur de lui.
Je suis de ceux qui pensent que la démocratie représentative a montré ses limites et qu’il est impératif de promouvoir la démocratie participative.
Le civisme, la citoyenneté, ne sont pas que de simples mots : ils devraient être le ciment de notre unité nationale. Comment la France, pays des droits de l’homme et du citoyen, peut-elle se satisfaire de ce rejet de la démocratie qui est en route ?
Pour toutes ces raisons, vous l’aurez compris, le groupe RRDP votera cette proposition…