Je ne me suis pas exprimé sur les amendements, monsieur le président, et je vous remercie de me donner la parole.
La très brillante démonstration de Gilles Carrez se résume assez simplement : les 35 heures ont coûté chaque année 20 milliards d'euros à compenser. Dans ces conditions, vous comprendrez, monsieur Cahuzac, que nous trouvions assez cocasse de vous entendre nous expliquer que les mesures prises dans le cadre du bouclier fiscal ont ruiné la France. Je ne suis pas sûr que ce soit le bouclier fiscal qui ait coûté le plus d'argent.
Dans l'explication du rapporteur général, nous voyons bien la réalité qui sous-tend le dispositif : il s'agit de prendre de l'argent. Il n'y a, au fond, aucune justification économique à ce que vous faites. M. Muet lui-même l'a indiqué : il ne s'agit même pas de remettre en cause les heures supplémentaires. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) La seule chose que vous faites, c'est de prendre de l'argent.
Ce que nous vous reprochons, c'est de le prendre au mauvais endroit, comme l'attestent trois éléments.
D'abord, la plus grande part du fardeau pèse sur les salariés. Reprenez vos propres documents : 90 % sera financé par les salariés, 10 % par les entreprises.
Ensuite, en « tapant » les heures supplémentaires, vous « tapez » des gens modestes. Selon les chiffres de l'INSEE et de la DARES, 50 % des personnes qui font des heures supplémentaires sont des ouvriers, des salariés entre 1,2 et 1,4 SMIC, qui travaillent dans l'industrie, la construction, le transport, l'hôtellerie, mais ce sont aussi – et cela devrait vous concerner – 15 % des gens qui travaillent dans l'administration et l'éducation ; 230 000 enseignants perdront ainsi, avec votre dispositif, 300 euros de rémunération. Est-ce que ce sont là, monsieur le rapporteur pour avis, les privilégiés que vous dénoncez ?
J'ai bien compris que vous aviez identifié mille foyers bénéficiant de déductions excessives. Ainsi, pour mille foyers, vous pénalisez 9,4 millions de personnes ! (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)