Intervention de Pierre-Alain Muet

Séance en hémicycle du 18 juillet 2012 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Article 2, amendement 463

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Alain Muet :

Je ne sais pas si on arrivera un jour à débattre sereinement d'une mesure de politique économique alors qu'elle ne soulève qu'une seule question : dans la situation actuelle, une telle mesure est-elle pertinente ou non ? J'ai passé mon temps à expliquer que si la France était au plein emploi comme dans les années cinquante, la réponse pourrait être éventuellement oui – encore qu'aucun pays ne l'ait jamais mise en oeuvre. Dans tous les pays comparables au nôtre, les heures supplémentaires sont rémunérées 25 % de plus que les heures normales. C'est juste pour le salarié parce qu'une heure de plus lui demande un effort important, et c'est pertinent pour l'entreprise parce que nous savons très bien que l'heure supplémentaire lui coûte moins que l'embauche pour une heure. C'est par conséquent optimal d'un point de vue économique et d'un point de vue social. La question n'est donc pas faut-il ou non des heures supplémentaires, car bien sûr que oui, bien sûr qu'il faut de la souplesse, nous n'avons jamais dit le contraire, mais faut-il les subventionner dans la situation actuelle ? La réponse est clairement non. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.) En effet, quand vous subventionnez des heures supplémentaires, tous ceux qui observent les évènements économiques savent qu'en contrepartie, dans une situation comme la nôtre où il y a un chômage massif et où la plupart des entreprises sont contraintes par la demande et ne peuvent donc pas accroître leur production parce qu'elles n'ont pas de débouchés, le seul effet est de détruire des emplois à côté.

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