Intervention de Harlem Désir

Réunion du 9 septembre 2014 à 17h00
Commission des affaires étrangères

Harlem Désir, secrétaire d'état aux affaires européennes :

Seule une réponse européenne permettra de répondre au défi migratoire tout en préservant, par un meilleur contrôle des frontières communes, les acquis de Schengen et de l'espace de sécurité, de liberté et de justice. Les ministères de l'Intérieur s'emploient à la bonne mise en oeuvre de la dernière réforme de Schengen. Mais il faut aussi consacrer plus de moyens à la rive sud de la Méditerranée.

Le dispositif « Frontex + » a pour objet de prendre la relève de l'opération Mare nostrum. À l'heure actuelle, l'agence Frontex facilite l'échange d'information entre les services nationaux et conduit des opérations de surveillance aérienne, sans posséder d'autre compétence opérationnelle. Elle n'assure pas la protection des frontières, qui échoit aux États membres, en l'occurrence à la Grèce, à l'Italie et à Malte. Il faut donc que les interventions européennes soient mieux coordonnées et de que nouvelles règles soient définies pour faciliter les sauvetages en mer sans pour autant créer d'appel d'air.

Pour ce faire, il convient de travailler avec les États de provenance pour mieux lutter contre les réseaux et contre les trafics d'êtres humains, en favorisant la réadmission, mais aussi la stabilité économique et politique dans la région de provenance. Nous sommes ainsi préoccupés par la situation en Libye, car le pays sert de refuge à des groupes terroristes, notamment au Sahel, et cette situation retentit également sur les filières d'immigration clandestine, qui profitent de l'instabilité.

Monsieur Lequiller, vous déplorez que seulement 1 % du budget européen soit alloué à ces politiques. Des moyens supplémentaires ne suffiront cependant pas à eux seuls à améliorer la situation. Il faut définir une approche globale, car l'espace de sécurité et de liberté ne pourra subsister que si les États frontaliers ne sont plus seuls à gérer la frontière extérieure.

Monsieur Savary, vous demandez quelles raisons ont conduit le Conseil européen à ne pas saluer les initiatives de la Banque centrale européenne. Puis-je vous rappeler d'abord que les traités en font une institution indépendante ?

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