Intervention de Xavier Sticker

Réunion du 1er octobre 2014 à 17h00
Commission des affaires européennes

Xavier Sticker, ambassadeur délégué à l'environnement :

S'agissant de la mobilisation du secteur privé, les données de mesure dont nous disposons sont lacunaires et doivent être améliorées, d'autant qu'elles sont encore plus fragiles en ce qui concerne la contribution de nos entreprises à des actions favorables à la biodiversité ailleurs dans le monde. Il convient d'évaluer cet effort sur la base de normes fiables, solides et respectant l'intégrité des principes en la matière, à commencer par la hiérarchie d'atténuation « éviter, réduire, compenser ». Il est important également de parvenir à un consensus et de définir une norme de référence internationale, sans doute dans le cadre de la CDB, de manière à ce que les États puissent communiquer des données homogènes. La prochaine CdP pourrait donner lieu à une initiative dans le cadre du Partenariat mondial entreprises et biodiversité.

J'ai rendu visite cette semaine à l'entreprise CDC Biodiversité et rencontré la semaine dernière le réseau Entreprises pour l'environnement. Je poursuivrai mes contacts avec le vice-président de la région Rhône-Alpes, Alain Chabrolle qui sera présent à la CdP, ainsi qu'après celle-ci, avec nos entreprises actives dans ce domaine, comme l'Institut Yves Rocher ou Cosmetic Valley, pour étudier leurs actions dans ce domaine. En France, nous disposons à la fois d'une recherche et d'opérateurs performants, avec notamment la CDC et l' AFD.

Plus généralement, la biodiversité doit être valorisée au travers de l'économie. Nous pouvons faire valoir notre offre en la matière ainsi que l'intégrité de la doctrine française et européenne.

Lors du Congrès mondial des parcs de Sydney, en novembre prochain, nous pourrons ainsi apporter notre expertise dans l'aide publique au développement et l'aide aux espaces naturels dans le monde, mais aussi valoriser nos propres parcs, ce qui pourra avoir des retombées économiques.

Les espaces marins nous tiennent à coeur. Nous souhaitons avancer dans le processus des aires marines d'intérêt biologique (EBSA, pour Ecologically or Biologically Signifiant Marine Areas) et travailler à chaque difficulté identifiée avec nos partenaires de la Méditerranée, de manière à faire approuver le maximum d'EBSA à l'occasion de la CdP.

Plus largement, nous souhaitons élargir la problématique au littoral, au sein de l' Union européenne mais aussi dans le cadre de la Convention de Barcelone pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution, qui réunit l'ensemble des États riverains. J'ai récemment signé, au nom de la France, avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), un accord sur l'aménagement côtier du département du Var, qui établit un partage de l'usage raisonné de l'espace maritime entre les différents acteurs locaux. Je pense être amené à écrire prochainement aux préfets de nos autres départements méditerranéens pour les encourager à s'inscrire dans cette logique de contractualisation, qui permet d'acquérir une labellisation internationale et de renforcer l'attractivité des territoires en les protégeant.

Par ailleurs, la France a pris l'initiative de renforcer la protection de la haute mer et de pouvoir mettre en oeuvre, dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer de Montego Bay, des obligations juridiques amenant les organisations internationales compétentes à se coordonner.

Enfin, l'Amazonie est un enjeu pour l'humanité comme pour l'Union européenne et nous souhaitons que la Guyane fasse l'objet du maximum d'attention de la part de cette dernière.

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