La grande force de nos formations scientifiques est de proposer des applications connexes des enseignements théoriques qui sont dispensés. Certes, une évolution est nécessaire, mais j'insiste sur le fait que l'École d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle d'antan – si ce n'est un recrutement très sélectif, se faisant parmi les meilleurs élèves issus des lycées, des classes préparatoires et de certaines universités, parfois de l'étranger. J'en veux pour preuve deux chiffres : Polytechnique forme aujourd'hui un millier d'élèves dans le cadre de sa Graduate School, participant ainsi activement à l'offre post-graduée sur le campus de Paris-Saclay. Par ailleurs, on compte 20 % d'élèves étrangers, provenant d'origines très diverses, au sein des effectifs de Polytechnique – cette proportion s'élève à 50 % au sein de la Graduate School –, ce qui en fait une école très ouverte sur l'étranger, alors que ce n'était pas du tout le cas il y a trente ans. Sans doute auriez-vous dû interroger les grands scientifiques étrangers au sein de leurs universités, monsieur Cornut-Gentille – c'est ce que j'aurais fait à votre place –, afin de savoir ce qu'ils pensent de nos écoles et de nos universités : cela vous aurait fait prendre conscience des évolutions profondes qui ont déjà eu lieu en ne laissant qu'une chose inchangée, la haute qualité du recrutement et de l'enseignement.