Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la rapporteure générale du budget, Mme Valérie Rabault qui, avec beaucoup de franchise et d’honnêteté l’écrit dans son rapport de juillet 2014 sur le débat d’orientation des finances publiques. Les mesures prises par votre majorité depuis juillet 2012 vont aboutir à une hausse de la fiscalité des ménages de 15,5 milliards d’euros en 2014, de 18,9 milliards en 2015 et de 19,7 milliards en 2016.
Rien qu’en 2015, c’est donc 3,4 milliards de plus que les Français vont devoir payer : 130 euros par ménage et par an en moyenne. Et cela sans compter vos nouvelles coupes brutales dans la politique familiale, là encore, en rupture totale avec vos engagements, en particulier avec l’engagement no 16 du candidat Hollande qui écrivait noir sur blanc : « Je maintiendrai toutes les ressources affectées à la politique familiale ». Cela ne s’invente pas !
Les contribuables de la première tranche de l’impôt sur le revenu ne seront pas épargnés puisqu’ils auront à subir les effets cumulés de la hausse des cotisations retraite, de la hausse du gazole, de la hausse du tabac et de la hausse de plusieurs tarifs réglementés. Et cela sans compter l’augmentation attendue de la fiscalité locale que je viens d’évoquer. À l’heure de faire les comptes, il y a fort à parier que pour eux les impôts acquittés en 2015 seront supérieurs à ceux de 2014.
Pour tous les autres, l’augmentation sera plus massive encore puisqu’ils auront, en plus de toutes ces augmentations, à supporter le coût induit de la suppression de la première tranche de l’impôt sur le revenu, soit 3,2 milliards d’euros.
Plus personne ne croit en votre parole. Y croyez-vous vous-mêmes ? J’en doute. Je ne parle pas seulement ici de votre majorité, ou de ce qu’il en reste. Je ne parle pas des trente-sept députés socialistes, des dix-sept députés écologistes ou des treize députés communistes qui ont décidé de ne pas voter la confiance au Gouvernement. Je ne parle pas de vos alliés du parti radical de gauche qui s’interrogent sur leur maintien au Gouvernement.
Je ne parle pas non plus de tous les autres, et parmi eux, combien ont-ils décidé de ne pas désavouer votre politique uniquement pour ne pas avoir à remettre en jeu leur propre mandat ? Je parle de vous-même.
En 2012 vous minoriez la crise pour noircir notre bilan.