Intervention de Dominique Baert

Séance en hémicycle du 14 octobre 2014 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 - projet de loi de finances pour 2015 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Baert :

Rien, vraiment rien dans la défense de cette motion de rejet préalable ne peut nous inciter à la voter.

Monsieur de Courson, vous voulez nous dresser un réquisitoire contre la politique menée par le Gouvernement, que ce budget sous-tend. Mais que ne l’avez-vous dressé lorsque vos amis gouvernaient ! Auriez-vous à ce point réussi que vous pourriez vous draper dans une vertu de gestionnaires économiques et budgétaires avisés ? Point n’est besoin de parler de votre dramatique héritage : le déficit extérieur, le chômage, les déficits, et surtout la dette abyssale dont les Français et notre majorité n’ont pas fini de payer la facture.

La seule comparaison entre la France et l’Allemagne est éloquente. Souvenez-vous : la croissance entre 2007 et 2012 : en Allemagne, + 3,8 %, en France, sous la présidence de M. Sarkozy, + 0,4 % ; le chômage en pourcentage de la population active, toujours entre 2007 et 2012 : en Allemagne, baisse de 3,2 points, en France, sous la présidence de M. Sarkozy, augmentation d’1,8 point ; la dette en pourcentage du PIB, entre 2007 et 2012 : en Allemagne, + 15,7 %, en France, sous la présidence de M. Sarkozy, + 26,5 %.

Voilà le bilan de la présidence d’hier. Cela ne peut qu’inciter ceux qui l’ont soutenue à l’humilité plutôt qu’au rejet de la politique budgétaire d’aujourd’hui. Car à l’inverse de ce qui se faisait hier, le projet de budget pour 2015 présente trois caractéristiques essentielles. Il réduit la dépense publique de 56,4 % à 56,1 % du PIB : c’est une première, ce que vous n’avez pas su faire. Il réduit les impôts des plus modestes, en supprimant la première tranche de l’impôt sur le revenu, ce qui va bénéficier à 9 millions de Français, ce que vous n’avez pas voulu faire.

Avec un déficit de 4,3 % du PIB, ce budget accompagne le ralentissement de l’activité et évite de plonger la France dans l’austérité, ce que vous n’auriez pas voulu faire.

« Faites comme je dis », ne cessez-vous de proclamer, monsieur de Courson. Mais nous, nous savons qu’il ne faut surtout pas faire ce que vous et vos amis avez fait. Voilà pourquoi nous rejetons votre démonstration, à laquelle votre passé ôte toute crédibilité, et votre motion de rejet préalable.

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